Installation des mini-stations d’essence : Un projet mort-né ?

L’essence de la contrebande sévit toujours. Ce qui remet sur tapis la question de l’essence du Kpayo en République du Bénin et surtout, la mise en service réelle des mini-stations d’essence.

Selon les informations rapportées par 24h au Bénin, mardi 05 novembre 2024, l’essence frelatée a encore fait des dégâts.   Un véhicule transportant du carburant illégal a explosé et les flammes ont atteint un domicile voisin. Une femme qui se trouvait à l’intérieur de la maison a été gravement blessée au troisième degré. Elle a fini par succomber à ses blessures. Ce qui remet sur tapis, l’épineuse question de la solution proposition par le gouvernement pour endiguer ce fléau suite au drame de Sèmè-Podji, qui de sombre mémoire a occasionné plus d’une trentaine de personnes calcinées et plusieurs blessés.

La solution trouvée par le  gouvernement

Remontons le temps et plus précisément au vendredi 13 octobre 2023. Le secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement a formellement annoncé l’instauration des mini-stations d’essence comme une alternative crédible au Kpayo. Wilfried Léandre Houngbédji s’est montré rassurant sur le dossier. Pour lui, tout est fait et le chemin est balisé pour mettre de l’ordre dans le secteur de l’essence de la contrebande où le transport et la vente à la sauvette de ce liquide inflammable se posent avec acuité. Le ministre de l’économie et des finances Romuald Wadagni est aussi intervenu suite au drame de Sèmè-Podji, qui de sombre mémoire a occasionné plus d’une trentaine de personnes calcinées et plusieurs blessés. Le gouvernement dans la foulée a donc fait cette annonce avec des images montrant l’acquisition de mini-stations pour conjurer le mauvais sort. Certains responsables d’associations de vendeurs du Kpayo avaient également applaudi en son temps pour montrer leur disponibilité à accompagner le gouvernement. 10.000 mini-stations sont annoncées, par le porte-parole du gouvernement, pour être installées et desservir le pays. Quasiment  plusieurs mois après l’annonce en grande pompe du démarrage des mini-stations, les choses traînent. Le constat montre que très peu de réservoirs installés çà et là à Cotonou et environs sont déjà fonctionnels. Au contr

Les conditions d’attribution des mini-stations annoncées

Aux dire du Porte-parole du gouvernement, l’entrepreneur actif dans le secteur de l’essence de contrebande désirant acquérir une mini-station ne déboursera rien initialement. Toutefois, il sera soumis à des taxes après avoir reçu la mini-station. « Nous mettons les mini-stations à leur disposition, et le montant des taxes à payer sera défini. Ainsi, dès le début de leur activité, ils sauront qu’ils doivent s’acquitter de telle somme de taxes quotidiennement, » a déclaré le porte-parole du gouvernement. Avant d’ajouter que « Toute personne souhaitant se lancer dans la commercialisation de l’essence devra solliciter les faîtières ou se tourner vers la société chargée de la distribution des produits pétroliers. Cette personne devra s’approcher de ladite société et indiquer son désir de s’impliquer dans le secteur des hydrocarbures, non pas en tant que simple vendeur informel. Elle devra faire une demande d’inscription pour bénéficier de cette opportunité. Les faîtières servent de canal de communication entre les acteurs du secteur et l’État, c’est donc à travers elles que le message sera transmis » avait expliqué Wilfried Léandre Houngbédji. Quasiment  plusieurs mois après l’annonce en grande pompe du démarrage des mini-stations, les choses traînent. Le constat montre que très peu de réservoirs installés çà et là à Cotonou et environs sont déjà fonctionnels. L’installation des 5000 mini-stations prévues dans les grandes villes a-t-elle été déjà faite ? Impossible de le dire. Au contraire, les étalages de vendre de “kpayo” continuent d’inonder les différentes artères.  Comme l’a titré Le Matinal dans sa parution du mercredi 6 novembre 2024 cela nécessite de changer de paradigme.

Arnaud ACAKPO (Coll)