Pacification des relations entre le Bénin et le Niger : L’urgence de  Gildas Agonkan

Après les accusations, l’heure est à l’apaisement dans les relations entre le Bénin et le Niger. Du moins, c’est ce que traduit l’acceptation de Gildas Agonkan, nouvel ambassadeur du Bénin au Niamey par la junte au pouvoir.

Gildas Agonkan est désormais le porte-voix du gouvernement béninois au Niger. Nommé ambassadeur, l’ancien député de la huitième législature de l’Assemblée nationale a carte blanche pour relancer la coopération bilatérale entre les deux pays. En témoigne sa rencontre avec le ministre nigérien des Affaires étrangères nigérienne, en marge de leur séjour à Cotonou. A l’occasion, Gildas Agonkan a présenté ses lettres de créance. Pour nombre d’observateurs, cette nouvelle posture des autorités nigériennes augure déjà des perspectives heureuses pour les deux nations plus que jamais condamnées à travailler ensemble dans une convergence et dans la fraternité. Le temps est enfin venu pour l’ambassadeur Gildas Agonkan, de s’engager dans ses missions diplomatiques en travaillant au renforcement des relations entre le Bénin et le Niger.

Les chantiers qui attendent le nouvel ambassadeur du Bénin au Niger

Ce qui est attendu de Gildas Agonkan est la reprise du trafic terrestre entre le Bénin et le Niger. Une matérialisation du réchauffement des relations entre les deux pays.  Ceci dans la même dynamique que celle entamée par les anciens président Nicéphore Soglo et Boni Yayi et poursuivie par le président Talon ces derniers jours.

En effet, les 24 et 25 juillet dernier, une délégation nigérienne de haut niveau conduite par le ministre d’État chargé de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, accompagné par le ministre directeur de cabinet du président Tiani, Soumana Boubacar, était à Cotonou pour rencontrer le président béninois Patrice Talon.  La mission qui avait pour objectif de « discuter de plusieurs sujets d’intérêt commun » entre les deux pays, était composée également d’un représentant du Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, d’un représentant du Haut Commandant de la Garde Nationale, d’un représentant de la Police Nationale et d’un représentant de la Direction générale de la Documentation et de la Sécurité Extérieure.

Après ce pas important qui a permis entre autre au nouvel ambassadeur de fouler le territoire nigérien, il devient pour lui un impérieux devoir de travailler à lever les soupçons de complot contre l’Etat du Niger en collaboration avec la France qui pèse sur le Bénin. Il devra également prendre à cœur les questions de sécurité transfrontalière et œuvrer pour un retour à la confiance entre les deux pays.

Qu’il vous souvienne qu’une brouille diplomatique s’est installée au lendemain du putsch militaire intervenu le 26 juillet 2024. Le Niger reprochait au Bénin d’avoir mis en application et sans concession les sanctions de la CEDEAO. Des sanctions marquées par la fermeture totale des frontières terrestres avec le Niger bloquant ainsi toute transaction avec le port de Cotonou, le plus proche de la sous-région où passent les marchandises au départ ou en direction du Niger. En retour, le Niger marque le coup maintenant sa frontière fermée malgré la réouverture de la frontière côté Bénin en février 2024. Le régime dirigé par le général Abdourahaman Tiani reproche à son voisin de ne l’avoir pas assisté en son temps mais aussi d’abriter des bases militaires françaises près de la frontière entre les deux pays.

En dépit d’une médiation entamée au mois de juin dernier par les anciens présidents béninois Nicéphore Soglo et Yayi Boni, la frontière bénino-nigérienne reste toujours fermée. Gildas Agonkan sait donc ce qui l’attend en urgence.

Arnaud ACAKPO (Coll)