Affrontements répétés entre agriculteurs et éleveurs : En finir définitivement avec la crise, l’autre défi qui attend Talon

Des affrontements entre agriculteurs et éleveurs continuent et deviennent plus nombreux ces derniers moments. Attaques à main armée, coups de poignards et machettes, de nombreuses personnes ont perdu la vie tant dans le rang des agriculteurs que celui des éleveurs. Pourtant, il y a des dispositions qui encadrent le pâturage au Bénin. La situation résiste au Gouvernement qui doit réagir pour que règne définitivement la paix.

Il ne se passe une semaine au Bénin ces derniers jours où on ne parle d’affrontements entre éleveurs et agriculteurs. Si les cas d’affrontement nombreux dans la partie méridionale du pays, ils connaissent un accroissement criard dans le centre et le nord. Lors de leurs déplacements avec leurs troupeaux de ruminants, les éleveurs ne tiennent plus compte des endroits où ils doivent passer puis où ils ne doivent pas passer avec les bêtes. Ils entrent dans les champs avec les animaux qui dévastent tout. L’agriculteur qui a mis des semaines ou des mois pour faire ses travaux champêtres, découvre malheureusement que plus rien ne reste dans son champ. Certains agriculteurs se font Justice. Par contre d’autres en voulant exprimer leurs indignations, sont malheureusement attaqués et blessés grièvement ou même abattus avec des armes à feu par des éleveurs peulhs. Ce qui se passe dépasse les limites du carnage. Depuis plusieurs années, ces scènes obscènes se produisent au Bénin. Le phénomène a résisté à tous les Gouvernants. Il est presque érigé en règle chaque année. Pourtant ! Le Bénin est un pays de droit. Et en tant que tel, chaque individu doit se sentir fier lorsque le droit est dit dans la stricte impartialité. Il n’y a aucune arme juridique dirigée contre les ruminants et qui leur interdire de brouter l’herbe. Mais puisqu’il y a des gens qui les suivent, ils doivent mieux les orienter. Ce qui n’est malheureusement pas le cas chez les éleveurs.

Conséquence ! Ce sont des cas d’affrontements conduisant à des pertes en vie humaines qui sont observés. Alors qu’il y a des dispositions prises par le législateur pour encadrer le pâturage.  En effet, la Loi N°2018-20 du 23 Avril 2019 portant code pastoral en République du Bénin a bien tracé les sillons. Le titre VIII a trait à la prévention et la gestion des conflits pastoraux. Cette rubrique prévoit notamment, les procédures prévention, les procédures de gestion des conflits (conciliation, règles de procédures contentieuses), les infractions et les sanctions. Malgré tout ceci, la situation a la peau dure. Patrice Talon a réussi à régler le découpage territorial, les conflits au niveau des cours royaux, les conflits au sein de l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin, au niveau du football béninois… Donc, ce n’est pas cette dernière qui va l’échapper.

Le Chef de l’Etat et son Gouvernement doivent des mesures fortes pour arrêter la saignée. Car, le pâturage existe dans bien de pays en Afrique mais tel que cela fonctionne au Bénin, il faudra des mesures drastiques pour faire régner définitivement la paix.

Etienne YEMADJE