Piste cyclable Cotonou-Sèmè : Le martyre des usagers continue

Quitter Cotonou pour Porto-Novo ou revenir de Sèmè Podji pour Cotonou reste un chemin de croix pour les motocyclistes. Chaque giratoire de la piste cyclable est une épreuve qui ne dit pas son nom. Dans cette aventure qui ressemble à celle de cascadeurs moto, il faut composer avec les ténèbres qui planent sur la route les nuits.

A l’aller comme au retour, c’est un véritable parcours du combattant que font les motocyclistes. Freinages brusques, coups de rein et manœuvres spectaculaires pour éviter de culbuter ou les collisions. Il suffit de se positionner au carrefour Ekpè, Sekandji, Pk11 ou ailleurs et ceci dans les deux sens pour se rendre compte de la peine des usagers. Il faut avoir un patin en forme et un réflexe de cascadeurs.

A chaque carrefour giratoire, ce sont des trous, des crevasses qui balafrent la voie sur toute sa largeur. Difficile pour eux de négocier chacun de ses virages, notamment à l’entrée ou à la sortie desdits virages sans s’en sortir avec des séquelles. Il ne faut pas imaginer le sort des femmes enceintes sur ces axes routiers qui relient deux ou trois grandes métropoles du sud du pays.

Les usagers quittent Porto-Novo, Sèmè-Podji pour se diriger vers la capitale économique qu’est Cotonou sont pourtant nombreux. Au cours d’une sortie médiatique, le secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement avait annoncé en 2023 que les axes routiers dégradés seront aménagés. Mais force est de constater que la piste cyclable Cotonou-Sèmè-Porto-Novo n’a eu aucun égard, certainement qu’elle n’était pas dans le plan. « C’est dangereux ce qui se passe. Nous sommes laissés pour compte » a dénoncé Clément Assoclé dans l’une de ses grognes matinales sur CAPP FM. Sur les émissions de coup de gueule sur les radios, les plaintes liées à la dégradation des pistes cyclables sont récurrentes. Mais rien. C’est à croire que les autorités communales ou gouvernementales sont sourdes aux préoccupations de leurs administrés. C’est dans ces conditions que les forces de sécurité intensifient les contrôles routiers font savoir usagers. « Ce que nous n’arrivons pas à comprendre est que la voie est tellement dégradée qu’à certains endroits les gens n’arrivent plus à circuler surtout entre 18 heures et 19 heures. Si jamais tu te hasardes à faire un crochet sur le carrefour, là où les voitures passent, les policiers sont là pour te traquer. Nous, notre souffrance ne leur dit rien, on dirait » s’indigne un autre.

L’éclairage public, l’autre cauchemar

Nous l’avons déjà évoqué dans un article précédent, mais le problème demeure intact. En plus de la dégradation de la piste cyclable, les usagers qui font la navette Porto-Novo-Sèmè-Cotonou sont confrontés aux ténèbres. La voie est dans le noir total. Il faut être habitué de l’itinéraire pour bien maîtriser le circuit afin d’éviter de heurter les bornes qui limitent la chaussée réservée aux automobilistes d’avec cette des motocyclistes.

Arnaud ACAKPO (Coll)