Dr Christian Tohouénou : «Le cancer de l’ovaire est rencontré dans la fleur de l’âge »

Moins connu que les cancers du col utérin et du sein, le cancer de l’ovaire est une  pathologie non moins fréquente chez la femme. Il occupe en matière de fréquence le 9e rang des cancers chez la femme et en termes de mortalité la 4e place des cancers chez la femme. Les signes annonciateurs ne sont pas spécifiques à l’ovaire ce qui fait qu’il est souvent diagnostiqué tardivement, au-delà de 50 ans. Pour le Promoteur du cabinet Saint Dénis, Docteur Christian Tohouénou, Gynécologue-obstétricien, toute perturbation du cycle menstruel inhabituel ou de toute douleur pelvienne doit faire l’objet d’une exploration médicale.  Lissez plutôt !!!

Qu’est-ce que le cancer de  l’ovaire ?

Le cancer de l’ovaire est une tumeur maligne caractérisée par une prolifération anarchique des cellules de l’ovaire, gonade de la femme qui produit les ovules.

Dîtes nous, quelles sont les causes et les conséquences de cette maladie  chez la femme?

Les causes directes du cancer de l’ovaire sont encore méconnues. Cependant, certains facteurs de risques peuvent prédisposer une femme à développer ce dernier. Il s’agit de : L’hérédité (un antécédent familial d’un cancer gynécologique faciliterait la survenue d’un cancer dans la descendance) ;  L’âge (les cancers de l’ovaire peuvent survenir à tout âge mais plus fréquemment à 60 ans) ; L’exposition hormonale (une puberté précoce et une ménopause tardive augmenterait le risque de cancer de l’ovaire) ; Les facteurs environnementaux et nutritionnels (bien que la preuve évidente n’a été établie, l’exposition à l’amiante, aux rayons ionisants, le tabac, l’obésité sont autant de facteurs favorisants). En effet, un cancer de l’ovaire diagnostiqué tardivement entraîne l’installation des métastases.  C’est à dire une invasion d’autres organes dont l’utérus lui-même, les intestins, l’appareil urinaire, le péritoine, les poumons puis le cerveau. Naturellement, au début de la maladie, les troubles du cycle et les douleurs pelviennes sont les premières manifestations qui doivent amener la femme à aller se faire consulter.

Comment se manifeste-t-elle ?

Le cancer de l’ovaire est un cancer à manifestation tardive.  Il évolue à bas bruit et lorsqu’il est diagnostiqué, il est souvent déjà trop tard.  Ses manifestations cliniques découlent :  de l’organe affecté et donc de la perturbation fonctionnelle du fait de l’atteinte de l’organe( troubles du cycle menstruel, des saignements génitaux et pertes vaginales), des douleurs pelviennes et parfois une tension au niveau des seins ; Des signes de compression du voisinage du fait de la masse ovarienne (nausées, vomissements, constipation, fuite urinaire, douleur à la miction, sensation de masse dans le bas ventre qui bouge, douleurs dans la région lombaire avec parfois difficulté à la marche) et une atteinte de l’état général(amaigrissement, altération de l’état général). Il faut préciser que selon moi, ces signes ne sont pas spécifiques au cancer de l’ovaire.

Dans quel  cas la femme est exposée à cette maladie ?

Le diagnostic est la plupart du temps relevé à l’échographie pelvienne qui note la présence d’un kyste ovarien d’allure organique. C’est à dire un kyste qui persiste après 03 mois malgré le traitement médical. Des bilans sanguins dont le dosage des marqueurs tumoraux en l’occurrence de CA125 permet de suspecter le caractère malin. Une exérèse du kyste avec l’examen histologique affirme le diagnostic.

A  quel âge ce mal est détecté chez la femme ?

Il n’y a pas d’âge pour la survenue d’un cancer en général, même si les cas les plus fréquents sont au-delà de 60 ans. De plus en plus, ce cancer est rencontré dans la fleur de l’âge.

Quels sont les différents types de traitement?

Le traitement révèle de 02 volets: la chimiothérapie et la chirurgie  Plus tôt est diagnostiqué le cancer de l’ovaire, bon seront le pronostic et la survie.

Votre mot de fin

Les femmes doivent être un peu plus sérieuses avec leur santé. Elles doivent pouvoir consulter tout au moins une fois par an un gynécologue pour un examen clinique et échographique.  Toute perturbation du cycle menstruel inhabituel ou de toute douleur pelvienne doit faire l’objet d’une exploration médicale. Les automédications conduisant à des stimulations ovariennes dans le cadre de la fertilité doivent être évitées. Enfin, il faut toujours prendre au sérieux tout kyste ovarien, surtout tout si celui-ci persiste au-delà de 03 mois.

Réalisation : Véronique GBEWOLO (Stag)