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Santé : Peut-on prévenir l’infertilité ?

 Santé : Peut-on prévenir l’infertilité ?

L’infertilité est devenue un problème de santé publique en ce début de XXIème siècle. S’il est parfois difficile d’y remédier lorsqu’elle est admise, il est souvent possible de la prévenir avant d’y être confronté(e). Prendre soin de son potentiel de fertilité, c’est veiller quotidiennement à son hygiène de vie. Tour d’horizon.

Les consultations des couples confrontés à l’infertilité – 1 sur 7 voire sur 6 en France selon les sources – augmentent de plus en plus dans les pays industrialisés tout comme le nombre d’enfants nés d’une assistance médicale à la procréation (AMP). En 2017, quelques 26 000 enfants en sont issus d’après l’Agence de la biomédecine ce qui représente environ 3,3 % des naissances enregistrées la même année dans notre pays. Notre fertilité naturelle serait-elle en danger ? A la quasi-unanimité, les spécialistes de la reproduction tirent la sonnette d’alarme. Mais qu’est-ce qui cloche do

La fertilité féminine est fortement dépendante de l’âge

Il existe de multiples causes connues d’infertilité. Au banc des accusés, la qualité du sperme humain d’abord. Une étude française citée dans Science et santé en juillet 2017 et réalisée sur 26 609 hommes montre que le nombre de spermatozoïdes (et de spermatozoïdes “normaux”) a baissé d’environ 1,9 % par an entre 1989 et 2005. Soit 30 % et quelques en moins en 16 ans ! Bémol, ce déclin n’aurait pas été observé partout dans le monde. A peu près à la même époque, une étude d’IVI (institution médicale espagnole dédiée à la procréation assistée) réalisée sur 120 000 hommes montre que la proportion d’entre eux risquant de devoir faire appel à un traitement de fertilité a fortement augmenté ces dernières années, passant de 12,4 % en 2004 à 21,3 % en 2017 soit + 9 % en 13 ans.

Egalement mis en cause dans l’infertilité, les effets de la généralisation de la pilule contraceptive. Elle a libéré les femmes mais a entraîné un report de l’entrée dans la maternité. L’âge moyen des femmes au 1er enfant est de 28,5 ans actuellement contre 24 ans en 1974. Or, on sait bien que la fertilité humaine est fortement dépendante de l’âge, particulièrement celui de la femme. Si, à 40 ans, on se sent (on est) jeune, les ovaires, hélas, ne le sont plus ! On constate aussi que certaines anomalies et mutations chromosomiques affectent la fertilité et peuvent être à l’origine des troubles de l’ovulation (insuffisance ovarienne primaire, syndrome des ovaires polykystiques) et de la production des spermatozoïdes (azoospermie, asthénospermie, tératospermie). C’est aussi sans compter avec les troubles hormonaux, l’hypercholestérolémie, l’obésité, l’endométriose, les affections bactériennes et virales, les cancers et leurs traitements, etc, qui tous à des degrés divers impactent la fertilité. Grosso modo, on considère que 30 % des infertilités sont d’origine féminine, 30 % d’origine masculine, 30 % d’origine mixte et 10 % d’origine idiopathique, c’est-à-dire sans cause connue.

Tabac, perturbateurs endocriniens, pesticides… impactent notre fertilité

Nombre de nos comportements actuels peuvent également entraver la bonne marche de notre appareil reproducteur. C’est le cas par exemple de la consommation de tabac, d’alcool et de drogues (cannabis…). Etudes à l’appui, le tabac affecte la qualité du sperme et celle des ovocytes, retarde la survenue d’une grossesse de quelques mois et favorise les grossesses extra-utérines, entre autres. On sait également que son usage chez la mère pendant la grossesse impactera le nombre des spermatozoïdes du garçon devenu adulte (ses spermatozoïdes seront moins nombreux par rapport aux garçons nés de mères non fumeuses). Quant à l’alcool, peu d’études sont disponibles (et contradictoires) quant à ses effets sur le sperme humain. L’une danoise (portant sur 1220 Danois entre 2008-2012) montre une baisse de production des spermatozoïdes et une altération de leur mobilité chez les buveurs réguliers.

Par ailleurs, l’environnement dans lequel nous vivons peut également altérer notre fertilité. On entend par environnement notre alimentation, l’air que nous respirons, le stress que nous subissons quotidiennement, la présence de pesticides et de perturbateurs endocriniens dans les produits ménagers et de bricolage ainsi que dans les crèmes de soins, le maquillage et les jouets, les ondes électromagnétiques (téléphone portable, wifi, babyphone…) qui nous entourent, ces dernières étant seulement suspectées à l’heure actuelle.

Le pouvoir d’agir sur notre potentiel de fertilité

Prendre soin de son potentiel de fertilité est à la portée de chacun(e) d’entre nous et cela passe par une bonne hygiène de vie. Bien sûr, si votre utérus est malformé ou si vous êtes atteinte d’endométriose stade 4, être enceinte sera plus difficile voire impossible mais dans la plupart des cas, l’infertilité peut se prévenir. Agir en amont avant d’y être confronté(e) permet de mettre toutes les chances de son côté. 1, On n’attend pas le dernier moment pour mettre en route un bébé. Quand on a l’homme de ses rêves à ses côtés, mieux vaut réfléchir avant de repousser indéfiniment la venue d’un enfant pour “profiter de la vie”. Tout roule ? C’est maintenant qu’il faut le faire sans attendre un éventuel déménagement ou une promotion ! 2, Il est possible de se débarrasser petit à petit de ses mauvaises habitudes (tabac, alcool, malbouffe, etc) grâce à la consultation d’un tabacologue ou d’un diététicien, à la surveillance de son poids, etc. 3, Il est également faisable de réduire progressivement son exposition aux perturbateurs endocriniens par des petits gestes répétés au quotidien. Des exemples ? On bannit le plastique à usage alimentaire au bénéfice du verre, on préfère les aliments bio (surtout les légumes et les fruits) quand on le peut, on décrypte les étiquettes afin de faire le bon choix à l’achat. De multiples applis sont disponibles (Yuka pour les produits alimentaires, QuelCosmetik ou Clean Beauty pour les produits de soin..), on fait confiance aux labels NF environnement, Ecocert, Ecolabel etc pour les produits ménagers. 4, Enfin, consulter son gynécologue au bon moment offre l’avantage de pouvoir aborder avec lui son projet de bébé en amont. Une consultation préconceptionnelle en couple est donc plus qu’utile, qui permet de faire le point sur sa santé, d’anticiper les problèmes qui pourraient éventuellement se présenter et de prévenir l’infertilité. Vous avez toutes les cartes en main pour vous prendre en charge !

Source : magicmaman.com

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