Insolite à Cotonou : Un chien pourchasse un facteur de la Sbee

“C’est en voulant s’asseoir que l’on reconnaît la valeur des fesses” dit un proverbe africain. Cet agent de la Sbee a su la valeur des cours de gymnastique et d’athlétisme reçus au collège la semaine écoulée. Alors qu’il était allé couper un compteur pour facture impayée, un chien enragé s’est mis à ses trousses. Imaginez la suite chers lecteurs. La scène s’est déroulée dans un quartier populaire et populeux de Cotonou.

Nous sommes entre les 6e et 13e arrondissements de la capitale économique du Bénin. Très tôt le matin,  Monsieur A., Agent releveur de la Société béninoise d’énergie électrique faisait son job comme il en avait l’habitude. Oui! Comme d’habitude, A. met hors tension les lignes non en règles vis-à-vis de la comptabilité de la société. Après son passage, les ténèbres prennent possession des foyers car des compteurs sont systématiquement coupés. Il suffit juste qu’il reçoit la consigne du service de recouvrement et d’un geste mécanique, la mission est accomplie sans couac. Mais tout ne se passera pas comme d’habitude cette fois-ci. Alors qu’il est de passage chez monsieur X., on dira Papa X. puisque ce dernier est déjà à la retraite, le facteur sera confronté à une situation un peu embarrassante. Le rococo reconnaît devoir une facture mais confia être dans l’incapacité de la solder. Il supplia le facteur de partir le temps qu’il aille payer à l’agence (quoiqu’on dise, il est déjà en situation de pénalité) mais le jeune homme, intransigeant, refusa catégoriquement et tenait coûte que coûte à couper, sur le champ. Malgré toutes les négociations et supplications de Papa X, l’agent est resté ferme. Abattu par la pensée de passer ces temps de canicule, fait de récurrentes coupures de courant, dans sa chaudière de chambre et surtout dans la pénombre, le vieux propriétaire l’abandonna et rentra dans sa chambre.

Ne voyant plus son interlocuteur, l’agent se dirigea vers le compteur. Il s’apprêtait à le couper quand les aboiements d’un chien attirèrent son attention. Le temps de jeter un coup d’œil en arrière, le clébard était à deux mètres de lui. D’un geste réflexe, P. esquiva l’attaque du molosse mais pas ses coups de griffes. Triple saut, saut en longueur et surtout les notions de cours de vitesse acquises au collège ont été revisitées en un laps de temps par le facteur. Le chien le poursuivi jusqu’au portail avant de rebrousser chemin. Apeuré, l’agent de la Sbee a continué par courir sur 50 m en criant avant de s’arrêter. Son sac et les effets qui s’y trouvaient se sont éparpillés dans la rue.

Approché par les passants et quelques artisans qui ont suivi une partie de la scène, il finira par expliquer sa mésaventure après une pause de récupération. Coïncidence ou acte scénarisé par le vieux ? Difficile de le dire pour l’instant. Si l’inspecteur Derrick était encore en vie, il pourrait élucider le dossier. Une chose est certaine, le vieux retraité n’a plus passé la nuit dans le noir ce jour-là.

Arnaud ACAKPO (Coll)