Abun labarai: Ita ta zambaci mijinta ta hanyar zagin Allah

Élie, pédiatre dans une grande clinique de Cotonou et Berthe, commerçante des produits cosmétiques, en couple depuis quelques années partagent une vie normale avec leurs trois enfants. L’ainée est une étudiante en gestion des ressources humaines, le cadet en classe de première et le dernier en classe de quatrième. Une famille exemplaire qui force respect et admiration au regard du sérieux qu’elle projette vers l’extérieur. Mais Berthe se cache derrière sa régularité pour bien planifier son infidélité.

Lallai, compte tenu de son savoir-faire et de sa carte de visite, Élie est sollicité dans certains pays de la sous-région. Du retour d’un voyage, il fait le constat selon lequel sa femme a commencé par lui caché sa nudité. Quand Berthe sent la présence de son mari, elle lui tourne dos ou elle rabat le portillon de la douche. Quand il faut aller à l’acte sexuel, c’est le comble. Elle insinue qu’elle n’est pas prête. Une situation vraiment embarrassante pour Élie qui ne sait plus où se donner la tête. Plusieurs questions trottent dans sa tête : Est-ce qu’il faut en parler à ses propres parents pour dévoiler l’infidélité de sa femme avec à la clé la dislocation du foyer et ses conséquences ? Se référer à la belle famille ou carrément demander conseil à un ami ?  Et si ce dernier fait éclater l’affaire au grand jour ? Plusieurs questions trottent dans sa tête sans réponse. Autant d’interrogations sans réponse.

Très souvent quand il rentre à midi pour déjeuner,  Berthe n’est jamais là. Interpellée elle sert à son mari qu’elle va à l’église suivre la messe. Un jour en se rendant chez l’un de ses patients, il passe devant l’église sise non loin du carrefour saint Michel et aperçu le véhicule de sa femme. Il fit escale et suit la messe.

Durant toute la messe, il n’a vu sa femme dans aucune des rangées. Duk da haka, c’est un jour ouvrable donc il n’y avait pas assez de monde. A la fin de la célébration, il attendit à la porte jusqu’à la sortie de la dernière personne. Sa femme n’était pas visible. Il appelle alors son portable, c’est au troisième essaie qu’elle décroche. Mais « où es-tu », demande Élie, « Je suis à l’église » répondit la femme « Mais de quel côté » rétorque-t-il « Vient devant, mais … tu es où même, je te reçois pas on se voit à la maison » lâche Berthe en coupant son téléphone. Élie s’en alla le cœur meurtri pour honorer son rendez-vous médical.

Le soir quand il rentre, Berthe n’a pas été tendre avec lui. Elle a reproché sur un ton sévère à son mari de ne pas lui faire confiance. « Tu n’as pas le droit de me surveiller. J’étais bel et bien à l’église pour adorer mon Dieu et à la fin de la célébration eucharistique mon groupe de prière s’est retrouvé dans une salle pour une séance de prière de délivrance. Mais monsieur est devenu détective », lâche-t-elle.

Elle reproche par la suite à Élie de ne pas avoir la crainte de Dieu puisque c’est une « bénédiction d’avoir une femme aussi pieuse et fervente comme moi ». Mr est resté sans mot et puis deux mois après il annonce à sa femme un voyage qu’en réalité n’existe pas. Élie quitte la maison avec son sac faisant croire qu’il allait effectivement en voyage de travail alors qu’il était passé la nuit dans un hôtel.

Le lendemain, il se rend à l’église plutôt que prévu. Il se place dans un coin pour voir l’arrivée de sa femme à la messe de midi. Dieu aidant la femme est venue garer son véhicule à ses côtés sans s’en rendre compte,  car elle a changé de position depuis l’autre incident. Juste 5 mn après un véhicule de marque Avensis est venu garer et elle rentre dedans au lieu de rentrer dans l’église. Elie quant à lui sollicite l’aide d’une moto Zem pour les suivre. Le cortège des amoureux s’ébranle vers une destination inconnue par Élie. Finalement ils rentrent dans une maison close à Agla. Arrivée à ce niveau, Élie descend et lit sur la plaque ” Auberge…..chambre de séjour ventilée et climatisée. Il se rapproche de la salle d’accueil pour se renseigner, c’est alors qu’on lui confirme que c’est un « baisodrome ». Ainsi Élie attendit au portail pendant un peu moins de 2h, en fait le temps d’une messe de deux têtes et quatre pieds. C’est alors que les deux tourtereaux tout joyeux descendent bras dessus bras dessous et puis soudainement les regards se croisent. Ah « Chéri tu n’es plus parti?,  Demande Berthe toute confuse. « Oui mais avant je voulais vivre la messe avec toi et ton amant » répondit Élie. ” Non c’est le devancier de mon groupe, on est venu prier pour un malade dedans » déclare-elle. « Mais alors allons voir le malade pour qu’à mon tour je lui fasse aussi ma prière » insiste Élie.

L’amant le temps de demander ce qui se passe « Taya » il reçoit une bonne raclée d’Elie. « Ne fais pas ça chérie je t’expli… », avant de terminer la phrase, Berthe reçoit à son tour sa dose de paire de gifles. Une bagarre générale éclate entre les trois protagonistes.

Quand Élie envoie un uppercut à l’amant. Berthe le tire par la chemise. Et quand il envoie la raclée à sa femme, c’est l’amant qui le retient par les bras. En un clin d’œil la foule composée de curieux, et d’amoureux venus pour le même exercice ou en partance après le sentiment d’un devoir bien accompli se sont amassés autour d’eux. C’était une scène digne d’un feuilleton hollywoodien. Il a fallu l’intervention autoritaire des sages pour maîtriser Élie complètement ivre de colère. La suite de cette affaire est le divorce.

Léopold GBEGA