Baby a baya : Amfanin al'adar Afirka

(Une pratique conseillée par les médecins)

A la page 120 du livre Psychologie et guidance en milieu africain, Professeur Gabriel Boko écrit : « En milieu africain traditionnel où l’absence de garderie d’enfant oblige certaines mères à porter leur bébé au dos pendant tous leurs déplacements, le contact physique permanent entre les deux augmente le sentiment de sécurité et de protection chez les enfants, en même temps qu’il permet aux mères d’avoir un contrôle constant de la température de leur corps et de leurs rythmes cardiaque et respiratoire. Par ailleurs cette pratique assurerait un bon développement de l’architecture vertébrale (de la cervicale jusqu’au sacrum et au coccyx).

C’est sans doute pourquoi beaucoup de médecins conseillent aux mères citadines qui le peuvent de préférer cette pratique à celle des berceaux roulants ». La grâce de devenir mère c’est-à-dire d’avoir gardé une grossesse jusqu’à terme pour satisfaire à un devoir de procréation ou de reproduction est accompagnée d’une responsabilité qu’est la garde de l’enfant. Alors que la multiplication des crèches officialise un isolement des nouveau-nés très tôt sevrés de la chaleur maternelle, des génitrices restent conservatrices d’une vertueuse tradition qu’est « le port d’enfant au dos ».

Si la femme blanche sait attacher le nouveau-né à l’aide d’un kangourou afin de circuler avec l’enfant, la négresse africaine a le magnifique art de se servir d’un pagne pour porter et transporter de bébé au dos. Yana bayyana a lokacin balaga har zuwa menopause, sauf dans les cas de difficultés de locomotion et autres raisons exceptionnelles, la femme enceinte sait qu’après l’accouchement, elle aura également à faire la belle expérience dont elle a préalablement bénéficié de la part de celle à qui elle doit la vie et qui est désormais appelée très affectueusement « mémé ». Dans les milieux ruraux, des dames en file indienne vont à la rivière avec dans les rangs des nourrices qui ont leur petit en califourchon. Même dans les grandes villes, des vendeuses ambulantes parcourent les quartiers avec des charges sur la tête et « un petit » ou une « petite » derrière…

En dehors du caractère affectif, un enfant au dos est content se retrouver à une hauteur où il contemple le sol et l’entourage. Très souvent dans les maisons, c’est en cas de somnolence que la jolie princesse ou le charmant prince de la famille est envoyé au lit pour se reposer avec une journée partagée entre la marche à quatre (04) pattes et le séjour momentané sur le dos de la mère.

Bugu da kari, l’enfant qui est au dos est moins exposé aux accidents domestiques susceptibles de découler des mouvements incontrôlés…C’est alors une précaution contre les incidents de brûlure qui conduisent des parents dans les pédiatries avec des bébés de 10 a 18 mois parfois mouillés par l’eau chaude ou blessés par des objets tranchants.

Médice AGBEHOUNKO