Tabaski 2024 : Tunkiya ta zama “fayawô”

Alors que la célébration de l’Aïd El Kébir, fête de la Tabaski, est prévue pour le weekend prochain s’acheter un mouton, son mouton, relève d’une prouesse pour nombre de fidèles musulmans cette année. La cause, la morosité économique conjuguée avec la crise entre le Bénin et le Niger.

Si chaque année, vendeurs et acheteurs crient cherté du mouton, les plaintes de 2024 semblent prendre une considérable ampleur. Sur les stands de fortune de vente, les moutons attendent les potentiels acheteurs en vain. A quelques jours de la fête, c’est la désolation de part et d’autres. « Cette année on a un sérieux problème avec le différend entre le Bénin et le Niger. Donc il n’y pas d’entrée de bétails. Yanzu, il faut faire un détour et venir par le Nigeria avant de rentrer au Bénin » informe un vendeur à Cotonou. Ce qui occasionne assez de tracasseries. « Ce qui fait que le mouton est devenu fayawo. Il faut dépenser doublement le prix d’achat d’un mouton pour le faire rentrer au Bénin ». Conséquences le prix grimpe et est hors de portée des clients. « Le bétail revient un peu plus cher que d’habitude. On est là les clients viennent demander mais ils n’achètent pas. On attend peut-être que les dernières heures vont changer sinon le marché est ralenti » se plaint-il.

Entre obligation et résignation

Dans le rang des fidèles musulmans, ce n’est pas de la joie. Tabbas, il y a du mouton, mais c’est difficile voire impossible pour certains de s’en approcher et surtout de repartir avec un. Celui qui servira à honorer le sacrifice du 16 Yuni 2024. Sur le marché de bétail, les prix varient entre 80.000 kuma 300.000 francs CFA selon un commerçant. « J’ai pu trouver un mouton ohh. Mais ça n’a pas été facile. Ce petit truc là m’a coûté 130.000 FCFA » avoue un acheteur résigné à se contenter d’une tête de mouton cette année. Si El Hadj Akim a pu se tirer d’affaire, ce n’est pas le cas de tous ses autres frères dans la foi. « À deux reprises, j’ai déjà tenté d’acheter un mais le prix donné est au-delà de ma capacité. Je ne sais comment faire » confie un fidèle musulman,  l’air inquiet. Comme ce dernier, ils sont nombreux à s’en remettre à la volonté du Miséricordieux Allah afin d’accomplir ce vœu cher au Prophète Mahomet avant le jour j.

Rubutawa