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Les partisans de Olivier Boko continuent d’en appeler à sa candidature à l’élection présidentielle de 2026. Kara, si cela advenait, quelles chances à ce bras droit du président Patrice Talon d’être élu, ou même d’être le candidat unique de la mouvance ?

Ami fidèle de longue date de celui qui est devenu président de la République en 2016, Olivier Boko est toujours resté discret, à l’écoute et au service de ce dernier. On l’avait même surnommé le vice-président durant le premier mandat de 2016 a 2021 avant que la constitution ait prévu un vrai poste de Vice-Président. C’est dire combien les deux hommes peuvent compter l’un sur l’autre lorsqu’il s’agit de la sauvegarde des intérêts réciproques.
Patrice Talon s’étant engagé à ne briguer aucun autre mandat, il paraît donc tout naturel que ce soit Olivier Boko qu’il propose au choix des électeurs. Il est d’ores-et-déjà certain que celui-ci poursuivra dans la même lancée que lui, notamment dans le domaine des investissements et des affaires où tous les deux sont des experts.
Mais cela étant, rien ne garantit que l’entourage du chef de l’Etat suive cette logique. Olivier Boko comptera sans doute sur son amitié avec le Président mais en ce qui concerne le militantisme politique, il pèse bien moins que les autres acteurs de la mouvance présidentielle. Qu’il s’agisse de Joseph Djogbénou, avocat personnel du chef de l’Etat, de Louis Vlavonou, président de l’Assemblée nationale et de bien d’autres, les personnalités sont nombreuses pour tenter de naviguer à contre-courant si le choix était fait sur Olivier Boko.
Membre de la société civile depuis des décennies puis responsable de parti politique avant 2016, Joseph Djogbénou ne cachait pas ses ambitions de diriger un jour le Bénin. Il avait d’ailleurs été élu au Parlement avant que Patrice Talon annonce sa candidature à l’élection présidentielle. Son parcours ces sept dernières années semblent l’avoir préparé à occuper la plus haute fonction du Bénin. Tour à tour député, ministre, président de la Cour constitutionnelle, il est aujourd’hui le président du plus grand parti de la mouvance présidentielle, après avoir démissionné de la Cour puis du Parlement. L’heure semble donc proche pour ce tout aussi proche du président Talon.
Autre prétendant sérieux, le jeune Ministre d’Etat Romuald Wadagni a les ressources qui peuvent faire de lui le dauphin-surprise du président Patrice Talon. Apolitique, il ne s’est jamais compromis dans des affaires sales ni dans des intrigues. Akasin haka, il est toujours resté dans son domaine, à savoir les finances, domaine dans lequel il est une référence au plan international. Kawai, Il ne s’est jamais présenté à une élection mais il n’en joue pas moins un rôle crucial auprès du chef de l’Etat.
Pendant que du côté de la mouvance présidentielle le choix du dauphin n’est pas encore clair, l’opposition est en train de se préparer pour prendre sa revanche. Le parti Les Démocrates, fort de son assise nationale, ne fera pas piètre figure et, si les partisans du président Talon ne vont pas en rangs serrés, ils seront surpris d’un échec certain, comme en 2016 lorsque le candidat soutenu par le chef de l’Etat sortant a été battu.

Pierre MATCHAUDO