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Dokar doka 2023: Masu yaudara Talon

 Dokar doka 2023: Masu yaudara Talon

Comme avec tous les présidents qui se sont succédé, Patrice Talon est entouré de cadres dont certains sont prêts à lui peindre une réalité rose, aux antipodes de ce qui se passe réellement sur le terrain. Le déroulement de la campagne pour les élections législatives du 8 Janairu 2023 est une parfaite illustration de ce qu’un président de la République se rend compte, bien tard, de ce qu’on ne lui a souvent pas dit la vérité.

Ils sont les premiers et souvent les seuls à applaudir lorsque le chef de l’Etat prend des décisions motivées sur des conseils erronés. Ils sont encore les premiers à justifier tout rétropédalage. C’est le cas lorsque dans un premier temps, il a été décidé l’interdiction à l’exportation du soja et par la suite a été levée suite aux difficultés rencontrées sur le terrain.

En campagne, aujourd’hui, la question du soja est la principale pierre d’achoppement des partis de la mouvance, notamment le Bloc Républicain (BR) et l’Union Progressiste le Renouveau (UPR). Qu’il s’agisse de paysans, d’intermédiaires ou d’exportateurs, tous sont remontés par la gestion de cette filière agricole, l’une des plus importantes aujourd’hui avec le coton.

Même dans les localités non productrices, la question est au centre des discussions au point où ceux qui sont censés défendre la taxe d’exportation imposée sur le soja n’arrivent plus à contrer les arguments de leurs adversaires. L’administration, à plus forte raison les cadres proches du chef de l’Etat sont supposés être des experts dans leurs domaines. Ils sont intellectuellement et techniquement outillés pour anticiper l’effet des décisions de leur patron sur les personnes concernées par les mesures adoptées. Et ils ont le devoir d’honnêteté vis-à-vis du président de la République quitte à ce que celui-ci refuse les conseils à lui prodiguer.

Au soir du régime Yayi, un cadre nouvellement nommé dans un ministère régalien confiait à ses nouveaux collègues qu’en fait, on ne dit pas non au chef. On lui dit ce qu’il veut entendre tout en cherchant à tirer ses marrons du feu. C’est dans ce piège que le président Talon est lui aussi tombé. A force de lui dire qu’il est l’unique homme providentiel, que tout ce qu’il pense et leur soumet est la chose la plus salutaire pour le Bénin, on a fini par le couper de la réalité. «« Les réformes ? Na'am, il faut ça pour étouffer les voix discordantes? C’est ce qu’il faut pour mieux asseoir sa gouvernance… » … »

A force de clamer la surhumanité de leur héros, ils ont omis de lui dire qu’une colère sourde menace de déborder au sein des fonctionnaires interdits de grève. Ils ont oublié de lui faire remarquer que les mesures contre la vie chère sont restées improductives et que cela annihile l’augmentation des salaires. Ils ont gardé l’œil fermé sur l’inégalité des investissements publics sur le territoire national.

Au lendemain du vote, ils vont tenter de tenir le président seul responsable de l’échec si, par malheur pour eux, l’opposition remportait haut-les-mains les élections du 8 Janairu mai zuwa. Tout comme, ils ont renié l’ancien président Yayi Boni dans les mains de qui ils mangeaient, demain, ils vont accuser Patrice Talon de tous les crimes du pays et se ranger, à la fin du mandat, du côté du nouvel homme fort du pays. Au lendemain de l’élection présidentielle de 2011, Yayi Boni s’était débarrassé d’un certain nombre de cadres et conseillers lorsqu’ils s’est rendu compte que ceux-ci l’ont induit dans des erreurs. L’expérience de l’un pouvant servir à l’autre, Talon fera-t-il autant ?

Pierre MATCHAUDO

Labarai iri daya