“Mu tafi” : Dabarun Talon don guje wa ƙarin wasan kwaikwayo

Le drame de Sèmè Kraké va, semble-t-il, accélérer les donnes liées au Kpayo, essence de la contrebande au Bénin. Le gouvernement a annoncé les couleurs au lendemain du sinistre qui a laissé plusieurs familles dans le deuil. Entre rencontre avec les contrebandiers et annonce de mesures, les lignes bougent déjà.

Le système d’achat, le transport et de vente de l’essence vont connaître un grand bouleversement les semaines ou mois à venir. C’est ce qui se dessine suite à l’incendie meurtrier survenu à Sèmè Kraké avec l’explosion d’un entrepôt d’essence de contrebande. Lors de sa descente au Centre national hospitalier et universitaire Hubert Koutoukou Maga (Cnhu-Hkm) de Cotonou le samedi 23 Satumba 2024, jour du drame ayant occasionné une trentaine de décès et des blessés (bilan provisoire), le Ministre d’État, chargé de l’économie et des finances a levé un coin de voile sur certaines mesures que prend le gouvernement pour contrer le Kpayo. De ces annonces, l’implantation de mini-station sur toute l’étendue du territoire national.

Le Conseil des ministres certifie

Cette annonce du ministre Romuald Wadagni est suivie d’acte dans la foulée. En Conseil des ministres le mardi 26 Satumba 2023, le gouvernement a informé avoir fait la commande de 5000 mini-stations. Et sur les 5000 prévues, un stock de 2000 mini-stations est déjà réceptionné. Les machines déjà certifiées par le Ministère de l’Industrie et du commerce via l’Agence nationale de métrologie, de normalisation et de contrôle de la qualité (Anm) sont en cours d’installation dans les rues de Cotonou et dans d’autres villes du pays. Lors de son point de presse consécutif au Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a fourni d’autres détails. « Leur étalonnage est terminé la semaine dernière et les premiers sont en cours de déploiement », a indiqué Wilfried Léandre Houngbédji. A Cotonou, on en trouve déjà à Gbedjromèdé et environs.

Contrer et non détruire les vendeurs

C’est une mutation en douceur qu’envisage le gouvernement. Le Ministre de l’économie et des finances l’avait dit. Romuald Wadagni l’a redit aux acteurs du secteur de vente d’essence informel le lundi 25 Satumba. « Le ministre ne veut pas supprimer la vente de l’essence, il ne veut pas non plus que l’essence soit la cause de mortalité comme ce fut le cas. Il nous a interdit, l’installation des magasins de stockage d’essence ou de tous produits pétroliers dans les agglomérations » a confié le Secrétaire général national de l’Association des importateurs, des revendeurs et transporteurs de produits pétroliers, Théophile Adjovi. Dans cette interview accordée à Bip Radio, le Secrétaire général national a fait savoir que le plan d’installation a déjà été défini. « Certaines stations sont déjà installées à Gbèdjromèdé. Nous continuerons dans la même lancée pour que désormais les stations soient ouvertes un peu partout ».

Les contrebandiers sont rassurés

L’autre importante information à retenir de son entretien, est la mise à disposition gratuite des machines. « Ces stations nous ont été fournies de façon gratuite. Nous n’avons rien à payer » a informé Théophile Adjovi à nos confrères. Duk da haka, tout le monde ne sera pas servi pour le moment. « Ces stations sont insuffisantes pour le moment. Elle doit pouvoir couvrir au moins Cotonou et Porto-Novo. Des assises se feront pour définir les bénéfices » admet Théophile Adjovi. A ces pairs qui s’inquiètent de leur sort, le secrétaire général de l’association des importateurs, des revendeurs et transporteurs de produits pétroliers se veut rassurant. « Ceux-ci sont inquiets parce qu’ils ne se sont pas bien organisés. Ils sont surtout préoccupés à l’idée de s’associer à d’autres vendeurs étant auparavant de commerçants indépendants. Leur cas est en cours d’étude pour la satisfaction de tous les partis. Le début sera certes difficile mais la solution viendra avec le temps » indique Théophile Adjovi.

Une décision appréciée mais…

L’installation des mini-stations est la solution adéquate. Mais le hic selon Jean Gustave, conducteur de Zemidjan est de ne pas aller au bout. « C’est déjà bien que le gouvernement a pris le sujet très au sérieux en proposant une solution adéquate. Mais mon inquiétude est que d’ici quelques mois, après l’installation de la première acquisition des mini-stations, la suite soit rangée au calend grec », ya nuna. Clotaire, instituteur est du même avis et confie : «Si le gouvernement peut aller à la fin de cette réforme ça sera très bien. Mais pour l’heure j’apprécie tout en étant sceptique de l’aboutissement heureux. Il revient au gouvernement de ne pas me donner raison ». « Le gouvernement ne vas pas fléchir », rétorque Christiane A, dan kasuwa. Elle s’explique : « Nous en avons marre de voir nos frères et sœurs rendre l’âme de cette façon, c’est-à-dire tuer par l’essence contrebandier. Le gouvernement en est conscient. Raison pour laquelle, il a décidé d’en finir pour une fois de bon et j’y crois fermement que ça sera la fin de cette torture psychologique et morale ».

Rubutawa