Gidan Jari na II, wasan da aka rage ?

Dans son adresse solennelle à la nation, le Président du haut de sa tribune d’investiture et de prestation de serment, a clairement fixé le cap de son “ultime” mandat pour reprendre son expression. C’est au détour d’un discours ambitieux qui articule clairement les principaux chantiers qui le préoccupent et qui vont l’occuper pendant son mandat, et dont la concrétisation, additionnée aux acquis de son premier quinquennat, espère-t-il, le feront porter en triomphe par le peuple. Don haka, l’on peut citer l’eau, l’électricité, la santé, ilimi, l’agriculture, le tourisme, l’industrie et le social pour couronner ces priorités énoncées.

En parcourant attentivement le speech présidentiel, on s’aperçoit qu’il manque un secteur vital, intergénérationnel, source de fierté et de culture patriotique, le sport. S’il est un secteur fortement, impacté par l’action gouvernementale ces cinq dernières années, c’est bien le sport, avec plusieurs actions phares. De la mise en place d’un cadre institutionnel et réglementaire aux performances sur le terrain en passant par la hausse des subventions allouées aux différentes fédérations, les classes sportives, la construction et la réhabilitation d’infrastructures sur l’ensemble du territoire national. Auparavant, aucun gouvernement n’a entrepris avec autant d’ambitions dans le sport. Et par enchantement, le pays a glané de lauriers, comme jamais. Des JO 2016, à l’épopée de la CAN 2019 en passant par les Championnats du monde de pétanque en 2016 à Antananarivo, les championnats du monde d’athlétisme, les championnats d’Afrique de plusieurs disciplines (kwallon hannu, basket-ball, karaté, skating ,cyclisme…), la coupe a été pleine. Au point de voir le pays s’offrir l’organisation de la finale de la Coupe CAF en Juillet, les Championnats du monde de pétanque en décembre 2022 a Cotonou. Au-delà de ce tableau bien achalandé, le sport est un puissant levier d’expression de l’unité nationale. La ferveur hors normes déclenchée par les Écureuils à la CAN en Égypte résume à souhait, la force et la portée du sport. Alors pourquoi le sport n’a pas été explicitement cité comme chantier prioritaire ? La question reste posée et ouvre la voie à toutes sortes d’interprétation. Tout au moins la cadence du premier quinquennat sera-t-elle maintenue ? Ou renforcée ? Ou sera-ce le coup de mou ?

Dans tous les cas, le cri de cœur des inconditionnels du sport, est surtout de ne pas voir leur sous-secteur faire les frais des priorités à grands investissements articulées dans le discours délivré dimanche à Porto Novo, dans un lieu chargé de symbole pour les sportifs, le stade, en l’occurrence le stade Charles de Gaulle.

Ouorou-gasashe Babero