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Kumbura: Girke-girke kan ƙimar farashin

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Comment faire baisser le prix des produits alimentaires de première nécessité pour permettre aux ménages vulnérables de manger à leur faim? Cette question préoccupante a conduit l’exécutif à prendre des mesures qui, jusqu’à ce début du mois de juillet 2021, tardent à faire baisser la tendance.

Face à la hausse constante des prix des produits de première nécessité, notamment ceux agricoles, le porte-parole du gouvernement est de nouveau sorti, wannan juma'ar 4 Yuli 2021 a Cotonou, pour expliquer les causes et annoncer les mesures prises par l’exécutif. La stratégie du gouvernement consiste en l’interdiction d’exporter vers les pays voisins les produits agricoles de grande consommation. « Quand les étrangers viennent acheter, ils donnent beaucoup plus d’argent à nos producteurs et c’est tentant », a expliqué Wilfried Houngbédji.

A la vérité, depuis des décennies, les gouvernements ont souvent contrôlé les flux vers l’extérieur des denrées alimentaires, notamment le maïs qui est la céréale le plus consommé au Bénin, mais aussi le haricot et l’igname. Concernant le gari, l’exportation ne justifie pas à elle seule les prix prohibitifs actuellement observés sur les marchés. Quant aux riz, les prix sont quasiment restés stables au Bénin comme au plan mondial grâce à la hausse production de l’Inde qui en est aujourd’hui le plus gros exportateur.

Pourquoi donc une telle hausse? Comme l’a affirmé le porte-parole du gouvernement lors de sa rencontre vendredi dernier avec certains médias, « à la vérité, si on veut spécifier le cas du Bénin, ce n’est pas un déficit de production qui entraîne les prix ». Lallai, le Bénin est autosuffisant en ce qui concerne les produits alimentaires les plus courants tels que le maïs, le haricot et le manioc. Et tous les ans au premier semestre de l’année et même au-delà, les pays de l’hinterland ont toujours cherché à se ravitailler au Bénin qui produit plus que ce dont il a besoin.

Anticipant l’appétit des voisins, notamment du Niger et du Nigéria, les commerçants stockent de grandes quantités de produits, créant ainsi une pénurie artificielle. En contrôlant les sorties des produits alimentaires comme le fait actuellement le gouvernement, ces commerçants pourraient se voir obligés d’écouler leurs marchandises sur le territoire national à des prix profitables aux consommateurs.

Mais les expériences passées montrent que l’efficacité de cette méthode est limitée. Au cours de la période révolutionnaire de 1972 a 1989, le régime avait initié des banques de céréales dans les districts et arrondissements d’alors. De la nourriture y était stockée pour être déversée sur les marchés au moment opportun et à des prix défiant toute concurrence pour éviter l’inflation.

Cette expérience a été plus formalisée avec la création de l’Office national d’appui à la sécurité alimentaire (Onasa). Cet office était chargé d’acheter certains produits comme le maïs, le riz et le haricot au moment de la récolte pour bénéficier des prix bas. Ceux-ci sont plus tard revendus pratiquement aux prix d’achat, ce qui permettait aux consommateurs de ne pas être les victimes des commerçants véreux.

Tant que la commercialisation des produits alimentaires sera entièrement laissée aux mains des privés, l’inflation sera toujours au rendez-vous. Il est donc important que l’Etat y ait un regard plus vigilent pour protéger la population.

Pierre MATCHAUDO

Labarai iri daya