"Sai mukayi soyayya": Blueberry Akofa Haho har yanzu yana aiki

Il y a du courage dans toute nudité qu’on offre

J’ai en tête cette fragilité quand tu bats de l’aile

Et je tombe d’amour dans ton piège

Je me noie. Tu t’agrippes à moi déjà hors de moi

Tu aimes qu’on vive nos nuits à deux

Tu n’as pas tort

La nuit nous a réunis

Avec toutes ces peaux nues que la nuit aime

– Demande-lui de nous aimer davantage

Tu verras que tu pourras vivre la nuit avec moi, toutes les nuits avec moi.

Les promesses…

– Tu connais les promesses d’amour ?

Elles sont rares aujourd’hui parce que tu cours vers l’abandon

– Viens nager. L’eau est très bonne.

– Pour que le jour se lève et couvre ta peau nue ? Non je ne veux plus.

– Égoïste !

– Ni ?

– Oui toi !

– Je n’ai rien promis.

– Tu fuis toujours les promesses. Mais tu aimes nager. Avec de grands discours, dis-donc, d’amour qui doit être désintéressé.

Et puis, on s’est aimé

– Pourquoi tu reviens toujours vers moi quand tu vas expérimenter tes amours ailleurs ? Pourquoi tu dois me hanter quand je vis un amour neuf ?

– Tara ? C’est un nouveau vêtement que tu essaies ?

– Et toi donc ?! Tes vêtements t’ont lâché ?

Et puis, on s’est encore aimé.

Wannan karon, il me dit :

– Pourquoi je suis mauvais nageur avec toi ? Je me noie toujours dans ton eau et c’est toi qui me sauves.

– C’est qu’ailleurs tu n’as pas les bons sapeurs-pompiers.

– Je reste avec toi. Fais-moi une place au bord de ta source. J’accepte mon châtiment de toujours me noyer en toi.

Et puis on s’est encore aimé

– Restes si tu veux. Vas si tu veux. Et si dans tes départs, je cours sauver d’autres naufragés, tu sauras qu’une source tarit si elle n’est pas utilisée.

– Tu aimes me mettre à l’épreuve. Je vais rester parce que j’aime que tu viennes à ma rescousse quand je me noie.

Et puis, on s’est aimé

Je ris sous cape. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’on est tous deux mauvais nageurs. On se sauve l’un et l’autre. On se communique nos angoisses et on fait vœu chacun de ne jamais se quitter. On est si fragile qu’on part souvent ailleurs. On se retrouve toujours pour s’aimer. Il n’a pas idée que se noyer en moi est mon équilibre.

Et puis, on s’est encore aimé

Poème écrit par Myrtille Akofa HAHO