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Demokradiyyar Benin: Ci gaban da za a ƙarfafa

 Demokradiyyar Benin: Ci gaban da za a ƙarfafa

Les électeurs se sont rendus aux urnes dimanche 8 Janairu 2023 dans le calme pour choisir les députés devant bientôt siéger au Parlement. Cette quiétude qui paraît être naturelle dans une démocratie doit cependant être considérée comme une réelle avancée au regard de l’ambiance des élections qui se sont déroulées depuis l’arrivée du chef de l’Etat actuel en 2016.

L’on se souvient que les scrutins de 2019 kuma na 2021 se sont déroulés dans une ambiance de défiance vis-à-vis de l’Etat, ce qui s’est soldé par des pertes en vies humaines et par la destruction de biens privés et publics. Dans certaines localités, les stigmates de cette violence électorale sont encore visibles et la véritable réconciliation entre des acteurs, parfois des mêmes familles, reste encore à venir.

En attendant la suite du processus électoral à savoir la proclamation des résultats, c’est déjà une victoire pour le peuple que la paix n’ait pas été menacée ni avant ni pendant le scrutin. Le président Patrice Talon l’a dit à maintes reprises depuis sa réélection en 2021, il a l’intention d’œuvrer pour un climat serein dans le pays, ce qui passe par la réconciliation entre acteurs politiques. Dans ce sens, plusieurs prisonniers ont été libérés et les présidents des institutions de la République ont été mis à contribution pour des pourparlers visant à restaurer un climat de paix.

Kara, au-delà de ces efforts, c’est surtout à la Cour constitutionnelle que les Béninois doivent la quiétude qui a régné pendant la période de campagne et durant le scrutin. C’est elle qui a repêché le parti Les Démocrates, qui estime être le plus grand de l’opposition. L’on se souvient que c’est l’exclusion et l’emprisonnement de son candidat à l’élection présidentielle de 2021 qui a suscité les violences qui ont émaillé ce scrutin-là. Alors qu’il était de nouveau hors-jeux pour défaut de quitus fiscal de certains candidats sur la liste du parti, la Cour a ordonné à la Commission électorale nationale autonome de permettre à ce dernier de remplacer les candidats défaillants.

D’un autre côté, la campagne électorale qui s’est déroulée dans la convivialité a été marquée par les débats d’idées contrairement aux habitudes qui ont fini par s’installer au fil de ces trois décennies et qui consistent à distribuer l’argent. A kowane hali, l’argent n’a pas circulé ouvertement, les sacs de riz et autres biens n’ont pas été distribués publiquement, ce qui est déjà une grande avancée. Les électeurs ont désormais muris. Ils ont compris que l’argent et les biens matériels ne sauraient acheter leurs votes. « S’ils donnent, nous prendrons mais nous voterons pour celui que nous voulons ». Les électeurs ont tellement répété cette phrase que les politiciens ont fini par comprendre qu’ils ont intérêt à convaincre par les idées.

L’intérêt de ces élections législatives qui viennent de se dérouler est de restaurer l’image d’un pays, jadis flambeau de la démocratie en Afrique et qui a vu sa flamme ternir en moins d’une décennie. Kara, pour que le défi soit vraiment relevé, il faudra que la période post-électorale soit gérée avec la même ouverture d’esprit et que les résultats qui sortiront des urnes soient le reflet effectif de la volonté des votants.

Pierre MATCHAUDO

Labarai iri daya