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Cybercriminalité : L’image du Bénin mise à mal

 Cybercriminalité : L’image du Bénin mise à mal

Au Bénin on les appelle les « Gayman ». A gaskiya, ils ne sont rien d’autres que d’escrocs qui utilisent l’internet pour subtiliser l’argent à leurs victimes. Avec le temps, ils ont fini par ruiner la réputation de tout un pays.

A en croire plusieurs médias, cinq personnes dont quatre Béninois et la compagne française de l’un de ces derniers, ont été interpelées courant mi-novembre 2022 et placées sous contrôle judiciaire par le parquet de Dunkerque dans le nord de la France. Les intéressés sont poursuivis pour « escroquerie en bande organisée et blanchiment ». A gaskiya, ils ont vendu du matériel agricole fictif à des personnes physiques et sociétés en Europe et aux Etats-Unis. Pour l’instant, quarante victimes ont été recensées et le montant de l’escroquerie est estimé à 520 millions d’Euros soit 338 milliards de francs CFA. Pour réussir leur forfait, ils ont créé des sites de vente en ligne au nom d’entreprises de cession de matériels agricoles ne disposant pas de sites web. L’enquête policière, qui a duré plus d’un an, a démarré lorsque l’un des acquéreurs a contacté le supposé vendeur et s’est rendu compte de l’escroquerie.

Cette information tombe à un moment où un ancien député béninois a été écroué le 4 novembre dernier par la justice pour une toute autre affaire d’arnaque par voie d’internet. Ce dernier est soupçonné d’avoir tenté d’organiser la casse virtuelle d’une banque béninoise. Dans l’espoir de gagner ainsi entre 2,5 kuma 3 milliards de francs CFA, il aurait dans un premier temps fait venir au Bénin un hacker (spécialiste d’intrusion dans les systèmes informatiques) tanzanien avant de recourir aux compétences d’un Ivoirien. Après de vaines tentatives, c’est un Sénégalais qu’il a invité mais face à l’échec de tous ces spécialistes, il a convaincu ses complices, un chef d’agence et un employé, de recourir aux compétences de l’informaticien de la banque, qui les ont dénoncés.

En attendant que la Justice blanchisse ou confirme les charges pesant sur les mis en cause, il est important de rappeler que le principal mis en cause dans cette dernière affaire est un récidiviste. Condamné en 2011, il a déjà passé trois ans de prison dans une affaire de vente de 980 kg d’or fictif à un groupe d’hommes d’affaires américains et sud-africains.

Ces dernières affaires relancent le problème épineux de lutte contre la cybercriminalité au Bénin. Face à l’ingéniosité des arnaqueurs, la police reste peu efficace, les méthodes évoluant au fil du temps. L’arnaque à l’internet a commencé depuis les années 1997 lorsque des jeunes se faisaient passer pour des homosexuels –d’où le nom « Gayman »- pour appâter les victimes pour la plupart des gays et des lesbiennes vivant en Europe.

Au départ, l’arnaque au Bénin était organisée par des Nigérians obligés de se délocaliser au Bénin et en Côte d’Ivoire après que leur pays ait pris des mesures hardies contre le phénomène. C’est ainsi qu’en 1997 un ressortissant nigérian s’est fait livrer 40 ordinateurs, 10 imprimantes et plus de 1000 bibles contre un chèque délivré par une banque fictive. Daga, les Béninois ont pris le relais à travers des emails en français approximatifs pour finir par se perfectionner au point de dépasser le maître.

Au cours des deux dernières décennies, les « Gayman » ont tout vendu au Bénin : places publiques, chiens, voitures, maisons… sauf que rien de tout ceci est de l’arnaque. L’affaire qui a fait le plus grand bruit est celle de la vente à un investisseur européen de la place de l’Etoile Rouge au cœur de Cotonou. Menene, I mana, était pure arnaque.

Face à tout ceci, les responsables en charge de la répression font ce qu’ils peuvent mais sans réussir à enrayer le système. L’une des causes est due au fait que de plus en plus d’arnaqueurs sont des spécialistes de divers domaines de l’informatiques et qui, de par leur profil, sont parfois plus compétent que ceux qui sont chargés de les combattre.

Toute cette situation a un effet négatif sur la réputation de l’ensemble des Béninois. Yau, dans certains pays même voisins, le nom Béninois rime avec banditisme et arnaque. Ce qui tranche avec la réputation dont a joui le pays des décennies durant.

Kusa 1000 Tun daga lokacin aka kama masu aikata laifukan yanar gizo 2016 a Benin

Kuma har yanzu yakin bai kare ba. A gaskiya, labari mara dadi ya yadu 2016, c’est environ un millier d’individus qui sont ainsi tombés dans les mailles des autorités en charge de la lutte contre la cybercriminalité. Petit pays connu pour son calme a vu sa réputation prendre un coup depuis le début des années 2000 lorsque des jeunes ont découvert la possibilité d’arnaquer des Européens par le moyen de l’internet. Clonant souvent des sites internet commerciaux ou feignant être simplement des hommes d’affaires, ils proposent des services fictifs à leurs proies. Une fois l’argent empoché, ils brouillent des pistes et disparaissent. Progressivement, les méthodes de ces jeunes qui opéraient à partir des cybercafés se sont affinées.

L’Etat a commencé à prendre le phénomène au sérieux en adoptant, in 2011, la loi portant lutte contre la corruption. Celle-ci dispose en son article 124 que « quiconque a procédé à la falsification de documents informatisés, quelle que soit leur forme, de nature à causer un préjudice à autrui, est puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de deux millions de francs CFA à vingt millions. » Cette loi a été complétée par le Code du numérique qui est un outil particulièrement répressif.

En dépit de cela, les cybercriminels ont toujours eu le vent en poupe jusqu’à ce que soit mis en place l’Office central de répression de la cybercriminalité (Ocrc) Hukumar Lafiya ta Duniya, aujourd’hui, est le véritable bras armé du gouvernement dans le domaine. Avec une volonté politique affichée des autorités et à en croire certaines statistiques officielles, ce sont environ 600 personnes qui ont ainsi été appréhendées ces trois dernières années. Cela augure de l’avenir de cette lutte qui semble un combat sans fin tant les cybercriminels sont fertiles en créativité.

Pierre MATCHAUDO

Labarai iri daya