Tsakanin Talon da motsi : Taron don adana kayan daki

Convoqués au Palais des Congrès à Cotonou l’ensemble des acteurs de la mouvance ont rencontré le chef de l’Etat les vendredi 26 et samedi 27 afrilu 2024. Etait au centre des discussions la question de la cohésion des partis à quelques mois de l’élection présidentielle.

La réunion a été éclipsée par la marche entravée des organisations syndicales le lendemain matin. Une manifestation dispersée par la police et au cours de laquelle quelques dizaines de personnes ont été arrêtées parmi lesquelles trois leaders syndicaux mais relaxés plus tard dans la soirée.  

Duk da haka, la réunion des partisans du chef de l’Etat n’en constitue pas moins un événement d’une grande importance. Lallai, c’est l’ensemble des élus du Bloc Républicain, et de l’Union progressiste le Renouveau et des représentants des partis du Moele-Bénin et de la Renaissance Nationale qui y ont été conviés. On notait en effet, outre la présence des chefs de ces partis, les députés et leurs suppléants ainsi que les élus communaux et municipaux.

Le but poursuivi par le chef de l’Etat à travers ces assises est de ramener la sérénité dans les rangs en vue de mener l’action du gouvernement jusqu’à son terme, in 2026. Kara, bayan, il s’agit d’amener ses soutiens à resserrer les rangs en vue de l’élection présidentielle à venir. Patrice Talon est en train d’achever son deuxième et dernier mandat à la tête du pays. Et contrairement à ce qui se passe souvent ailleurs, il n’a pas choisi de dauphin. Du coup, les ardeurs se déchaînent autour de lui, et de plus en plus de partisans manifestent leur velléité à briguer la magistrature suprême.

Ces ambitions peu contenues jettent de l’huile dans le feu des partisans du président de la République. Déjà elles ont fait des victimes. Certaines ont tout simplement démissionné de leurs postes comme l’ancien ministre des Sports Oswald Homeky, tandis que d’autres ont été purement et simplement démises de leurs fonctions.

Face à cette pression qui risque de faire le lit de l’opposition, le chef de l’Etat a voulu tenter une opération de sauvetage. Mais déjà en septembre 2023, Joseph Djogbénou, un fidèle parmi les fidèles du Président, avait invité ses pairs à se ressaisir. « La Commission électorale nationale autonome (Farashi) et les institutions de notre Etat n’ont pas lancé un processus électoral », mais « j’observe beaucoup de mouvements et beaucoup d’agitations qui se focalisent sur une année [2026] en oubliant celles qui la précèdent. Je pense que nous gagnerions à nous concentrer plus sur celles-ci que sur celle-là », avait-il conseillé lors d’une sortie médiatique.

Mais aujourd’hui le mal est déjà fait. Ceux qui veulent faire cavaliers seuls ne sont pas des moindres. Il est donc évident qu’ils vont réussir à attirer ceux de leurs camarades qui, à un moment de l’exercice du pouvoir, se sont sentis frustrés.

Pierre MATCHAUDO