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Farashin rayuwa a Benin: Ana buƙatar bankin abinci

 Farashin rayuwa a Benin: Ana buƙatar bankin abinci

Malgré les solutions adoptées et expérimentées sur le terrain, le prix des produits alimentaires reste au-dessus des capacités financières de la plupart des ménages moyens du Bénin. Si la situation internationale actuelle explique en partie l’inflation, il reste que celle-ci est antérieure à la guerre en Ukraine, qui a débuté en février dernier, et même à l’éruption du Covid-19 en 2020.

A hakikanin gaskiya, les prémisses de la crise alimentaire qui frappent les ménages béninois remontent bien loin. L’on se souvient que moins de trois ans après le début de son mandat, le président Talon avait invité ses compatriotes à la patience. Il disait alors reconnaître qu’ils ont faim et que lorsque l’on a faim et que la marmite est sur le feu, l’on est impatient. La conjoncture internationale, survenue ultérieurement, ne saurait donc expliquer toute la situation actuelle. C’est d’ailleurs pour cela que le gouvernement a pris des mesures, notamment pour empêcher l’exportation illégale des produits alimentaires comme le maïs, le sorgho et le haricot. Dans la même dynamique, il a interdit l’exportation tout aussi illégale, des intrants agricoles, ce qui a conduit à l’arrestation de plusieurs contrevenants.

Kara, aucune de ces solutions n’est nouvelle. Par le passé, vendre les produits alimentaires à l’extérieur des frontières nationales était interdit notamment en période de soudure. Pourquoi donc cela n’a-t-il aucun effet aujourd’hui?

Plusieurs ont déjà déploré la disparition de l’Onasa, l’Office national dont la mission était de stabiliser les prix des produits alimentaires. Via cette entreprise publique, l’Etat achetait en période de récolte un certain nombre de denrées, comme le riz, le maïs et le haricot. Acquis directement chez les producteurs, les prix étaient très abordables. Ces produits étaient mis en vente à des coûts défiant toute concurrence pour contrer la surenchère à laquelle se livraient les commerçants dont l’activité principale consistait à stocker ces mêmes produits pour les revendre plus cher.

Yau, l’Onasa n’existe plus et les commerçants ont toute la latitude de se constituer des stocks et de créer ainsi la pénurie pour ensuite vendre à des prix prohibitifs. La crise alimentaire actuelle ne s’explique donc pas par la pénurie des produits, mais bien par une stratégie bien huilée que l’Etat combattait en se constituant en commerçant pratiquant une politique de prix hautement social.

Le rétropédalage n’est sans doute pas certain, l’Onasa ne sera donc pas ressuscité. Mais en lieu et place, il est indispensable que l’Etat se dote d’un organisme chargé de jouer un rôle similaire.

Pierre MATCHAUDO

Labarai iri daya