Carrefour pavé Kérékou à Akassato : La nouvelle plaque tournante de la vente à la sauvette

Encore quelques mois et le nouveau marché en construction à Adjagbo va démarrer ses activités. Le Gouvernement du Président Patrice Talon met tout en œuvre pour qu’une bonne partie des activités menées à Dantokpa puisse se retrouver dans le nouveau joyau. Pour faciliter la mobilité des usagers, plusieurs voies ont été construites dont celle qui part du carrefour pavé Kérékou pour le nouveau marché. Le nouveau carrefour présente des enjeux économiques importants que certains vendeurs à la sauvette ont déjà saisi.

Presque tous les usagers de la route qui quittent la partie nord du Bénin vers le sud ou de la partie sud du pays vers le nord, connaissent le carrefour pavé Kérékou. Situé à Akassato dans la commune d’Abomey-Calavi, ce carrefour a pris le nom de l’ancien Président béninois, le Général Mathieu Kérékou dont le domicile privé se trouve dans les parages. Ce sont les habitués du transport en commun dit ‘’Tokpa-Tokpa’’ qui ont attribué le nom ‘’carrefour pavé Kérékou’’ à cet endroit. Ce carrefour fait partie des carrefours les plus connus dans la ville d’Abomey-Calavi au regard de l’immensité du nom par lequel on le désigne. Depuis quelques mois, ce carrefour a retrouvé toute attractivité en raison des travaux de bitumage de l’ancienne voie qui était en pavée. La nouvelle voie construite a pour but de favoriser la mobilité et la fluidité des usagers qui vont fréquenter bientôt le nouveau marché en construction et presque en phase terminale. Mais avant l’effectivité des activités dans ce marché, c’est un autre commerce qui se développe déjà au niveau du carrefour pavé Kérékou, nouvellement construit. *

Lallai, à peine le carrefour a été rendu accessible par l’entreprise en charge des travaux qu’il est devenu la plaque tournante de la vente à la sauvette. Des vendeuses de petits cola, des produits de pâtisserie, de confiserie, laitiers,  des fruits divers, des marchands de vêtements, et bien d’autres objets utilisés quotidiennement, prennent d’assaut ce carrefour. Cotonou étant saturé, beaucoup parmi eux quittent la capitale économique pour venir chercher leur pain quotidien sur le nouveau carrefour. Les populations environnantes l’ont aussi pris comme une opportunité.

De Hêvié, Missésinto, Zinvié, en passant par Sô-Ava, Ganvié, Glo, Zè, Tori, Allada, les bonnes dames et jeunes filles, jeunes garçons en quête de leur pain quotidien, viennent vendre des articles de tout genre. Ils sont aidés dans leur tâche par les feux tricolores nouvellement implantés autour de ce carrefour. Lorsque le feu rouge s’allume, les usagers de la route sont obligés de respecter la signalisation. A moto ou en voiture, ils s’arrêtent. A wannan lokacin, les vendeurs et vendeuses à la sauvette se jettent sur la voie. Ils se faufilent entre véhicules et motos, pour présenter leurs articles et produits aux usagers de la route. Ils y restent du matin jusqu’à la tombée de la nuit. Da safe, à midi puis dans l’après-midi, les articles et autres produits sont écoulés.

Les fonctionnaires, les voyageurs, les élèves qui sont à moto et en voiture font des achats. « Je suis déjà à douze (6.000FCFA) alors que nous ne sommes qu’à 14h. Ce carrefour nous porte beaucoup bonheur. Il n’y a pas de travail dans le pays. Don haka, nous menons nos activités pour répondre à nos besoins fondamentaux. Nous espérons que les autorités vont nous comprendre et ne viendront pas nous déranger ici », a déclaré Housséïnath, vendeuse de produit laitier communément appelé ‘’Dèguè’’. Anges Balovi est par contre un vendeur de vêtement de la friperie. A gare shi, ce carrefour va ravir la vedette à tous les autres dans la localité. « Ce carrefour va faire que Akassato, Missésinto et Abomey-Calavi en général vont se développer. J’ai déjà vendu, quatre à six pantalons et tee-shirts. J’ai le minimum pour payer la popote et répondre aux besoins de mes enfants et de ma femme », a-t-il fait constater.

Gabaɗaya, c’est un cocktail de bonheur et de joie qui se lisaient sur les visages des vendeurs et vendeuses à la sauvette du Carrefour pavé Kérékou à Akassato. Cette forme d’affaires comporte néanmoins assez de risque, mais derrière c’est tout un emploi.

Etienne YEMADJE