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Arène politique au Bénin : Soglo et Yayi sont-ils trop actifs ?

 Arène politique au Bénin : Soglo et Yayi sont-ils trop actifs ?

Si les rapports entre anciens et chef d’Etat en exercice ont été souvent des plus cordiaux au Bénin, l’ère Patrice Talon est caractérisée par une fronde devenue permanente. Soglo et Yayi doivent-ils se taire au risque de se voir banalisés?

Sous ses deux mandatures, le président Yayi Boni a régulièrement consulté ses prédécesseurs sur les grandes questions de la République. Du haut de ses presque trente ans d’expérience de président de la République, Emile Derlin Zinsou qui fut chef d’Etat entre 1968 kuma 1969 et Nicéphore Soglo, président de 1991 a 1996 étaient religieusement écoutés par leur successeur. Yayi Boni les appelait affectueusement « mes chers papas » tout en mettant un point d’honneur à ce que leurs relations ne prennent aucun coup dur.

Cette approche a permis de désamorcer bien des crises avant que celles-ci aient même eu le temps d’affecter négativement le fonctionnement de l’Etat. Bien qu’étant en fonction, c’est souvent le président de la République qui effectuait des visites aux domiciles de ses prédécesseurs. Et même lorsqu’à un moment donné Nicéphore Soglo a eu des propos durs, le cordon n’avait jamais été rompu. Peut-être par reconnaissance, Nicéphore Soglo étant celui qui a réellement introduit Yayi Boni à la politique, d’abord en le nommant Conseiller économique à la Présidence, puis en le promouvant à la présidence de la Banque ouest-africaine de développement.

Yau, les relations entre le président Patrice Talon et ses deux prédécesseurs sont plutôt des plus mauvaises. Les raisons de cette situation sont nombreuses. Na farko, en tant que chef d’Etat sortant, Yayi Boni a tenté d’installer un autre candidat, sans succès. Ensuite, au nom de la lutte contre la corruption, le nouveau venu a entrepris des poursuites judiciaires contre des cadres ayant travaillé dans l’administration précédente, ce qui a été très tôt interprété comme une lutte ciblée. Et par finir, les différentes réformes politiques ont abouti à la non-présentation des partis d’opposition aux élections de 1997 kuma na 2021 et à l’emprisonnement de certaines personnalités hostiles au chef de l’Etat parmi lesquelles Reckya Madougou et Joël Aïvo.

De son côté, en premier lieu, Nicéphore Soglo reproche au président Talon d’avoir fait destituer son fils de la mairie de Cotonou et de l’avoir ainsi contraint à l’exil. Son second fils a, dans la même foulée, échappé à une fusillade non élucidée à ce jour. S’il est donc impossible de faire remonter cette affaire au haut sommet de l’Etat, des commentaires désobligeants avaient été faits à l’encontre du pouvoir, sans aucune preuve bien évidemment.

Le Bénin est donc face à deux styles de gouvernance qui s’opposent. Si Yayi Boni a bénéficié d’un regard bienveillant de ses prédécesseurs, Patrice Talon, A nata bangaren, fait face à tort ou à raison, à des flèches empoisonnées de ceux-là dont il devrait bénéficier des conseils. Nicéphore Soglo, qui a l’art de souffler le chaud et le froid, a parfois semblé faire une reddition mais aussitôt après, c’est pour dégainer. Même Yayi Boni a parfois donné des signes de fléchissement, tantôt s’émerveillant des réalisations de son « frère et ami » sans pour autant abandonner ses exigences.

Patrice Talon semble décidé à faire de son mandat une période de décrispation de la scène politique. Réussira-t-il dans ce contexte? Rien n’est impossible, la seule exigence que désormais les anciens présidents de la République brandissent étant la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés.

Pierre MATCHAUDO

Labarai iri daya