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Shaye -shayen giya : Abin sha na mutuwa

 Shaye -shayen giya : Abin sha na mutuwa

Si la question de l’alcool frelaté et ses conséquences n’est pas une nouvelle problématique au Bénin, elle est devenue actuelle dans un contexte social marqué par l’inflation et la diminution du pouvoir d’achat de la majorité de la population.

Ce sont les autorités départementales de l’Atacora qui, les premiers ont pris à bras-le-corps la propension des habitants à consommer l’alcool frelaté. A ciki 2018, elles ont organisé une grande marche à Natitingou pour dénoncer ceux qui fabriquent et ceux qui vendent ce breuvage illégal. « Qu’il s’agissent du sodabi, du pastis ou d’autres liqueurs, ces alcools sont fabriqués à base d’ingrédients toxiques », ont dénoncé, à l’époque, les maires du département dans une déclaration commune.

Malgré le bras-de-fer engagé depuis dans ce département, l’alcool frelaté continue de circuler et de semer la mort parmi une jeunesse à la recherche d’excitation et de nouvelles expériences. Mais la situation n’est guère meilleure dans le reste du pays, particulièrement dans les autres grandes villes comme Cotonou et Porto-Novo.

La situation sociale actuelle au Bénin est caractérisée par la baisse du pouvoir d’achat de la population due à plusieurs facteurs, le premier étant l’inflation qui a atteint des niveaux jamais enregistrés. A titre d’exemple, la mesure du gari, aliment de base des familles à faibles revenus, est passé de moins de 200 francs CFA à 600 francs, soit le triple du prix normal. Hakanan, le niveau de chômage a-t-il augmenté, ce qui a entraîné certaines victimes à se réfugier dans l’alcool au moment même où ils n’ont plus de ressources financières.

Perçu comme palliatif, les boissons alcooliques ne sont pas abordables par tous, ce qui fait l’affaire des fabricants d’alcool frelaté. Lallai, ces spécialistes de la contrefaçon déversent sur le marché des produits qu’ils ont eux-mêmes fabriqués mais qu’ils présentent sous les noms des marques bien connues. Ils réussissent à vite écouler leur marchandise, les clients pauvres étant piégés par les prix très attractifs des produits. Les plus astucieux réussissent à écouler l’alcool frelaté aux mêmes prix que les autres grâce à l’imitation plus ou moins réussie des emballages originaux.

Kara, que contient l’alcool frelaté et qui le rend dangereux et même parfois mortel ? Selon plusieurs spécialistes, tous les ingrédients sont bons pourvu qu’ils agissent sur le cerveau des consommateurs. Et ces ingrédients sont souvent nocifs, comme les clous rouillés, du plastique et même du formol, du méthanol des comprimés d’origine douteuse et bien d’autres produits psychotropes dangereux.

La lutte engagée par les responsables administratifs à divers niveaux peine à prendre car, tant qu’il n’y a pas de drame, le phénomène reste souterrain. Nombre de victimes sont consentantes, ce qui compte étant de se saouler. Menene ƙari, le phénomène a souvent des ramifications internationales qui dépassent les compétences locales. Don haka, des boissons importées des pays asiatiques sont parfois elles aussi contrefaites.

La production et la vente d’alcool frelaté est une affaire lucrative qui génère des milliards de dollars à l’échelle internationale. Les trafiquants se soucient peu du coût humain qui, lui aussi est proportionnel aux bénéfices générés. La lutte contre l’alcool frelaté au Bénin est une question de santé publique et l’État doit plus que jamais l’intensifier.

La REDACTION

Labarai iri daya