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Bénin-Niger : Vers l’ouverture de la frontière

Après une année de crise, le trafic entre le Bénin et le Niger devrait rentrer dans l’ordre sous peu. En effet, les autorités de Niamey ont commencé à donner des signes de bonne volonté depuis que les anciens présidents se sont rendus à Niamey pour une mission de médiation.

Le maintien de la fermeture du Bénin avec le Niger depuis le lendemain du coup d’Etat militaire à Niamey jusqu’à ce jour ont plus que mis à mal une relation de légendaire cordialité entre les deux pays. En dépit des tentatives des autorités béninoises, le voisin du nord a maintenu les conteneurs installés pour barricader l’unique voie faisant office de frontière officielle. En guise de rétorsion, le gouvernement a, dans un premier temps, empêché le chargement du pétrole nigérien venant au port de Sèmè via un pipeline, avant de revenir sur sa décision.

Il faut dire que le Bénin a tout tenté, fait des concessions en vue d’amener le Niger à ouvrir cette frontière quand bien même les plus grands perdants ne soient pas les Béninois. Malanville, la ville frontalière abrite une importante communauté nigérienne qui s’y est installée pour acheter les produits alimentaires et les convoyer dans leur pays. Un pays qui manque presque de tout car manquant de terres fertiles et d’eau pour l’agriculture.

Mais, refusant de prendre en compte cette considération, les militaires au pouvoir à Niamey se sont fondés sur des alibis sécuritaires pour continuer à verrouiller la frontière. Malgré les nombreux démentis côté béninois, ils ont continué à affirmer que le Bénin abrite des bases militaires françaises prêtes à les attaquer. Quand bien même ils se sont rendus compte que leur narratif est inexact, les responsables à Niamey se sont obstinés dans leur position, ce qui fait plus du mal à leurs concitoyens qu’aux Béninois.

La position nigérienne ne pouvait donc plus tenir longtemps surtout que, d’un autre côté, les deux pays perdent énormément sur le plan économique. Le pipeline qui provient du nord du Niger et qui traverse le Bénin est une importante source de revenus pour les deux pays. Pour contourner le Bénin, les zélés du régime militaires ont demandé aux autorités d’installer d’autres pipelines au Nigéria et même au Tchad, ce qui n’est pas réaliste. La raison exigeait donc que les responsables de Cotonou et de Niamey se mettent autour d’une table de négociation pour aplanir leurs différends. Les anciens présidents du Bénin sont donc allés décanter une situation qui était une impasse, les uns suppliants et les autres s’obstinant par orgueil. Pour toutes ces raisons, les frontières ne sauraient être maintenues fermées pour longtemps. Ce qui est déjà certain, les lignes ont commencé par bouger pour le retour d’une bonne coopération entre les deux pays frères.

Pierre MATCHOUDO

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