Wilfried Léandre Houngbédji : « Il faut du cran pour diriger le Bénin »

 Wilfried Léandre Houngbédji : « Il faut du cran pour diriger le Bénin »

Alors que la présidentielle béninoise de 2026 se profile à l’horizon, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, d’après Banouto, a livré l’un des principaux critères pour prétendre succéder à Patrice Talon.

À moins de quatre mois de l’ouverture officielle des dépôts de candidatures (prévue le 10 octobre 2025), la scène politique béninoise semble anormalement calme. Aucun candidat ni duo n’a encore officialisé sa course à la présidentielle du 12 avril 2026, et les partis, y compris ceux de l’opposition, ne montrent aucun signe d’organisation de primaires. Un citoyen, relayant les craintes de l’opposition, a interrogé Houngbédji sur cette frilosité, évoquant la peur de « poursuites judiciaires non justifiées » après toute déclaration de candidature. Une inquiétude balayée d’un revers de main par le porte-parole, pour qui la présidence exige « du cran, de la ténacité et une main ferme comme celle de Patrice Talon ».  « Si quelqu’un a peur d’être candidat, c’est qu’il ne peut pas être président du Bénin », a-t-il affirmé.

Pour Wilfried Houngbédji d’après notre source, la fonction présidentielle ne s’improvise pas. « Être candidat, c’est moins de responsabilité qu’être président de la République », a-t-il rappelé, insistant sur le fait que seul un leader déterminé peut assumer la lourde tâche de diriger le pays.  Sans nommer directement l’opposition, il l’a exhortée à « assumer ses responsabilités »en désignant sans tarder ses candidats, plutôt que d’attendre que la majorité présidentielle ne donne le tempo. « Ils ont un parti, ils ont les parrains en nombre suffisant. Personne ne les empêche de désigner leurs candidats », a-t-il martelé. 

Un message clair à l’opposition

Ce discours tranché du porte-parole du gouvernement intervient dans un contexte où l’opposition dénonce régulièrement un rétrécissement de l’espace démocratique. En réponse, Houngbédji renvoie la balle dans le camp adverse : « Dites-leur de désigner leurs candidats. […] Ils n’ont pas besoin d’attendre le ou les candidats de la majorité. » Alors que la bataille pour 2026 se prépare dans les coulisses, une chose est claire : pour l’exécutif, la peur n’a pas sa place en politique, et seul un leader courageux méritera de succéder à Patrice Talon.

Arnaud ACAKPO (Coll)

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