Wilfrido Ayibatin sur le transfert de Imourane Hassane vers le Grasshopper Zurich : « C’est une double première historique pour le Bénin »

Le transfert d’Imourane Hassane du Loto-Popo vers le Grasshopper Zürich (Suisse) marque un tournant pour le championnat local. Premier joueur formé au Bénin à rejoindre directement une première division européenne et premier transfert à atteindre près de 250 millions FCFA, cette opération valide la vision du gouvernement et ouvre de nouvelles perspectives économiques pour les clubs. Wilfrido Ayibatin, Directeur général du Loto-Popo revient sur l’importance de cette vente, le rôle des subventions publiques et la nécessaire autonomie financière des clubs. Lisez plutôt !!!
Loto-Popo vient de réaliser un transfert avec le départ d’Imourane Hassane au Grasshopper Zürich. Une équipe de première division Suisse. Pourriez-vous nous en expliquer l’importance ?
Il faut reconnaître que ce transfert est une double première historique pour le football béninois. Premièrement, c’est le premier joueur issu de notre championnat professionnel local à rejoindre directement une première division européenne.

Deuxièmement, c’est le premier transfert d’un joueur issu de notre championnat atteignant un tel montant avec plus de 248 millions de Francs CFA. C’est un moment de grande fierté pour Loto-Popo. Cela valide la vision du gouvernement tout en donnant de la joie à toute une génération de jeunes talents qui peuvent désormais croire en leurs rêves et en notre championnat.
Le gouvernement béninois vient récemment de distribuer les subventions aux clubs et aux associations sportives. Comment percevez-vous cet apport financier par rapport aux revenus alternatifs comme la vente de joueurs ?
Les subventions publiques sont essentielles pour accélérer la professionnalisation. Et nous remercions l’état pour son soutien. Mais le transfert d’Imourane Hassane met en lumière un point essentiel. La vente de joueurs peut être une ressource bien plus que substantielle pour les clubs. Dans notre cas, vous pouvez constater que le revenu à Loto-Popo fait quatre fois la subvention classique annuelle de l’État aux clubs. Donc c’est vraiment consistant. Cela signifie que les ressources alternatives existent et doivent être développées. Pour nous, la subvention de l’État doit servir de rampe de lancement pour la professionnalisation plutôt que d’être une mesure institutionnelle, structurelle à long terme. La vente de joueurs devient une source de revenus majeure pour moi que l’investissement dans les sociétés sportives. Et la valorisation des talents peut garantir une autonomie financière aux clubs. C’est aux clubs de bâtir des modèles économiques durables.
Justement, quelle est la part du gouvernement et des entreprises privées dans cette réussite ?
Cette réussite est en grande partie dû aux infrastructures modernes réalisées par le gouvernement. Vous savez qu’ici à Grand-Popo, nous disposons d’un stade moderne omnisports. Vingt-et-un autres ont été construits sur l’étendue du territoire national, offrant aux jeunes un cadre professionnel. Cette réussite doit également à l’implication proactive des sociétés publiques dans le financement et le développement du sport. Dans le cas de Loto-Popo, nous avons la chance de bénéficier du soutien financier de la Lotterie Nationale du Bénin (LNB ndlr), qui est côté en bourse et dont la gestion inspire confiance. C’est grâce à cet appui stratégique décidé par le chef de l’État SE Patrice Talon, que des jeunes comme Imourane Hassane ont pu trouver un tel cadre d’expression et de développement. L’espoir est donc permis, et il est tangible pour l’autonomie financière des clubs et l’émergence continue de nos talents sur la scène internationale.
Transcription : Damien TOLOMISSI