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Vie chère : 2022 s’annonce mal

Pour tous ceux qui espèrent qu’en 2022 la vie sera moins chère au Bénin, les prévisions ne sont pas si optimistes. Les ingrédients d’une augmentation drastique des prix des produits de première nécessité sont déjà réunis en cette période de récoltes.

L’inflation était si élevée en cette année que le gouvernement a, à un moment donné, interdit l’exportation des produits vivriers vers les pays voisins. Pour s’assurer du respect de cette mesure, les forces de l’ordre aux frontières avaient été instruites aux fins de saisir tout produit que des commerçants tenteraient de faire passer et de les reverser sur le marché national. En dépit de cela, le panier de la ménagère n’a guère connu de soulagement.

Pour l’année à venir, la situation risque de ne pas être meilleure. Habituellement en cette période, les produits vivriers sont vendus à leur plus bas niveau, ce qui permet aux ménages prévoyants de faire des stocks pour l’année. Mais, cette année est bien différente. En effet, depuis que l’igname est apparue sur le marché, les prix se sont maintenus à des niveaux anormalement élevés comparativement aux années précédentes.

La même tendance s’observe au niveau des céréales. Le maïs, qui devrait coûter autour de 14.000 francs est présentement vendu à 20.000 f et plus selon les localités. Le haricot et le gari suivent la même tendance avec cette particularité que l’offre pour ce dernier produit est réduite. En cause : la fabrication de l’alcool à base de manioc. Deux usines sont en effet implantées dans les deux principales zones de production du Bénin, à savoir Savalou et Savè. Quant au sorgho, la période de récolte se situe au mois de décembre mais rien ne laisse présager une tendance baissière.

Face à cela, il est donc quasi certain que les prix des denrées alimentaires vont atteindre des hausses-record. Cela d’autant plus que cette maintenant que les commerçants reconstituent leurs stocks qui seront revendus plus tard à des prix prohibitifs.

Plusieurs raisons ont été invoquées pour expliquer l’inflation galopante depuis la saison dernière. Outre la spéculation et le détournement des cultures vivrières pour fabriquer d’autres produits comme l’alcool, il y a aussi le fait que de plus en plus de paysans préfèrent cultiver des produits intéressants à l’exportation. C’est ainsi que le soja est devenu aujourd’hui l’une des filières les plus prospères du pays.

Pour endiguer la hausse des prix à venir, il est important d’envisager des solutions innovantes. Auparavant, il existait une société d’Etat qui s’occupait de la question et qui arrivait à maintenir les prix au niveau acceptable. Il s’agit de l’Onasa. Cette société achetait des produits vivriers, notamment le riz, le maïs et le haricot qu’elle stockait et qu’elle déversait sur le marché à des prix relativement bas au moment où les commerçants commençaient à faire de la spéculation. Faut-il revenir à cette recette qui marchait ?

Pierre MATCHOUDO

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