(Nécessité pour les autorités de soigner l’image des lieux)
Le tribunal de conciliation d’Adjohoun est l’un des rares lieux de jugement traditionnel encore fonctionnel dans notre pays. Mais depuis plusieurs années, l’état délabré du bâtiment abritant les audiences laisse à désirer. Une situation qui est tout le temps passé sous silence par les autorités.
Edmond HOUESSIKINDE
Les conseils communaux d’Adjohoun se succèdent et les peines des usagers des locaux du tribunal de conciliation de la localité s’accentuent. Bâtiment à peine couvert de tôles, les portes et fenêtres hors d’usage, bref l’image que présente ce lieu de jugement traditionnel n’est pas digne d’une commune comme celle d’Adjohoun. A la salle d’audience, se trouvent des bancs disposés dans des endroits où les usagers sont exposés aux aléas climatiques. Scénario identique aux lieux où sont érigés le prétoire et le siège des juges. « Quand il pleut, il nous est difficile de pouvoir tenir les audiences parce que tout le bâtiment est submergé’ », se plaint Espoir Winsou, le premier responsable des lieux. Les autres compartiments du bâtiment dont la vétusté renvoie à la période coloniale devant servir de bureaux sont occupés par des herbes et autres débris. Entouré de plusieurs structures telles que la mairie, la poste, le siège communal des Eaux, Chasse et Forêts, le centre de promotion sociale l’agence des recettes et perception, le tribunal de conciliation d’Adjohoun mérite mieux que son visage actuel. « C’est un lieu qui nous permet de régler à l’amiable beaucoup de différends .Mais cette image qu’il présente n’honore pas notre localité » se désole un sage qui n’a pas manqué de vanter les mérites de cette instance locale de jugement comme pour ainsi dire qu’un jugement à l’amiable vaut mieux qu’un procès. Il invite donc les autorités à préserver la notoriété de ce patrimoine. « Les autorités doivent faire l’essentiel pour redorer l’image du tribunal de conciliation. Cela va dans l’intérêt de tous » insiste-t-il. A noter que chaque commune au Bénin a un tribunal de conciliation à l’exception de celles à statut particulier comme Porto-Novo, Cotonou et Parakou.