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Travail décent et lutte contre les VBG: La CNV Internationaal en action

Le renforcement de capacités des jeunes et femmes leaders syndicaux sur les droits de travail, le dialogue social, les Violences basées sur le genre et l’employabilité en période pandémique étaient au cœur d’un atelier régional qui s’est tenu la semaine écoulée au Bénin.  Une initiative du Bureau Conseiller Pour l’Afrique (BCPA) de la CNV Internationaal. 

Compte tenu des restrictions liées à la COVID-19, l’atelier s’est déroulé en mode hybride. En présentiel à Cotonou, la coordonnatrice du BCPA, Kafui Fiadjigbé et le référent genre, Christian Houngbo ainsi que Timothée Boco, Responsable de Projets/programme BCPA/CNV Internationaal, les délégués syndicaux de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (COSI-BENIN) et des représentants de l’intersyndicale (CGTB, CSA-Bénin, CSPIB, UNSTB, CSUB). En webinaire, les leaders syndicaux du Mali représentés par l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) et la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM); du Niger avec la Confédération Nigérienne du Travail (CNT), du Sénégal avec l’Union démocratique des travailleurs du Sénégal (UDTS), la CNDS, UNSAS et CSA. Du côté de la Côte d’Ivoire, c’est la Confédération ivoirienne des syndicats libres (CISL) dignité qui a participé aux travaux.

Une thématique d’actualité….

Deux sous-thèmes ont fait l’objet des échanges. Le premier a porté sur les « Droits du travail en période de pandémie du coronavirus: état de lieux et analyse de la nécessité de la révision du SMIG au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger et au Sénégal ». A partir d’une communication délivrée par David Affodjou, Docteur en droit, juriste consultant et inspecteur du travail, les participants ont touché du doigt, l’impact de la Covid-19 sur la qualité de vie des travailleurs. Et il ressort des travaux que la pandémie a aggravé le sort de ces derniers. Au début de cette pandémie, un rapport de l’Organisation Mondiale du Travail (OIT) signalait que, de manière globale, 266 millions de personnes (15% des salariés à travers le monde) étaient payées à un niveau inférieur au salaire horaire minimum pour diverses raisons. Alors que les partenaires sociaux s’apprêtaient à passer à l’offensive afin de demander une revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), la plupart des employeurs ont prétexté la baisse des chiffres d’affaires pour maintenir le statu quo ou licencié certains travailleurs. Dans ce lot, les femmes sont surreprésentées.

C’est l’avocate au barreau de Cotonou, Alexandrine Saïzonou épouse Bédié qui a développé la thématique « Violences basées sur le genre et employabilité des jeunes : État des lieux et défis des cadres juridiques au Bénin, au Sénégal, au Niger, au Mali et en Côte d’Ivoire ».  En parcourant les constitutions et lois qui encadrent les Violences basées sur le genre, la consultante a relevé que les textes ne spécifient pas clairement les cas de violences ou d’abus en milieu professionnel. Les victimes sont, en l’occurrence, les demandeurs d’emploi et les femmes.

..Avec partage d’expériences et des résolutions

Une centaine de délégués syndicaux, jeunes hommes et femmes leaders, ainsi que leurs responsables ont répondu présents à la rencontre de Cotonou. Des tableaux comparatifs aux solutions adoptées dans chacun de ces pays en relation avec les deux sous-thèmes, il est essentiellement noté que le SMIG oscille entre 30.047 FCFA au Niger (plus bas des pays présents) et 60.000 FCFA  en Côte d’Ivoire (plus élevé) avec 40.000 FCFA au Bénin et au Mali alors que le Sénégal tourne autour de 57.000 F CFA.

Les stratégies pour élaborer les plaidoyers de façon objective (statistiques à l’appui) afin d’influencer les décisions visant à l’amélioration des conditions de travail ont été analysées. Si la priorité doit être donnée au relèvement du SMIG dans ces pays, il faut viser le « salaire vital » a suggéré Nicole Mathot, Coordonnatrice Afrique de la CNV International.

Même si les lignes bougent avec de nouvelles législations (cas du Bénin avec des textes plus coercitifs) et la mise en place des cellules d’assistance aux victimes qui se multiplient, les VBG sont encore prégnantes à cause de certaines réalités. Entre autres : l’analphabétisme, la pauvreté, le patriarcat sans oublier la loi du silence qui font office de tendances lourds.

En dépit des cadres législatifs et juridiques qui existent sur les VBG, la sensibilisation doit continuer. Les participants à l’atelier de Cotonou ont unanimement admis l’idée d’œuvrer pour la ratification de la convention 190 de l’OIT pour une meilleure appréciation des violences basées sur le genre. Aussi ont-ils définis des actions à court, moyen et long termes selon un chronogramme bien établi afin d’inverser ces tendances non reluisantes dans les leurs différents pays. Il est, tout de même, à retenir que les VBG constituent une menace certaine pour l’employabilité des jeunes et des femmes.

Arnaud ACAKPO

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