A quand le transport direct par rail depuis Cotonou jusqu’à Niamey au Niger ? La question reste sans réponse et risque de l’être encore pour longtemps tant le projet est bloqué par des dissensions entre les structures identifiées pour le réaliser.
Alors qu’ailleurs, notamment en Europe et en Asie, le train est le moyen de transport le moins cher et l’un des plus utilisés, en Afrique de l’Ouest, cela reste encore un rêve inatteignable. Cela alors que le but de la CEDEAO est de promouvoir les liens entre les Etats membres et les citoyens. En effet, l’un des principes fondateurs de cette organisation, l’une des plus avancées du continent, est la libre circulation des biens et des personnes. A ce jour, ce principe n’est pas encore totalement réalisé pour deux raisons fondamentales à savoir les tracasseries policières aux frontières et le coût prohibitif des transports aériens.
Il est toutefois à remarquer que certains pays sont déjà reliés par les rails, ce qui a contribué à renforcer les relations entre les populations. Il s’agit du Sénégal et du Mali d’une part et, de l’autre, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Grâce à ces deux réseaux ferroviaires, le Burkina et le Mali qui sont des pays enclavés ont la facilité de convoyer les marchandises de la côte jusqu’à leurs capitales.
Au Bénin, ce réseau existe uniquement sur 438 kilomètres, soit de Cotonou à Parakou au centre. Il reste donc 574 kilomètres à réaliser, soit plus de la moitié de la voie pour relier Niger. Les deux pays ont convenu, en novembre 2013, de réhabiliter ce tronçon très obsolète et de prolonger la voie jusqu’à Niamey la capitale du Niger.
Mais en 2020, suite à la dissolution et la liquidation de l’OCBN à cause de certains problèmes (La réforme de l’ex-Ocbn entre dans le cadre du projet de la Boucle ferroviaire qui veut relier 5 capitales ouest-africaines par les rails. Mais dans la composante bénino-nigérienne, les Etats du Bénin et du Niger ont décidé de faire reconstruire la ligne Cotonou-Parakou puis construire une nouvelle entre Parakou et Niamey. Les travaux ont démarré au Niger. Au Bénin, à peine lancés, ils ont été suspendus suite à une décision de justice qui a débouté le groupe français Bolloré du dossier vers fin 2015. Objet d’une saga judiciaire, le projet semble au point mort) qui empêchaient la concrétisation de ce projet, on croyait qu’un nouveau pas important dans le processus de mise en place d’un nouveau cadre de coopération entre le Bénin et le Niger en matière de transport ferroviaire a été posé. Malheureusement ce n’est pas le cas.
Seulement que les Béninois sont toujours en attente de voir enfin le train traverser le pays. A ce jour, rien ne semble bouger alors que les motifs sont nombreux qui justifient un tel projet. Le Niger est un pays sans accès à la mer et la quasi-totalité de ses importations par bateau passent par le port de Cotonou. Dans le même temps, il n’y a qu’une unique voie terrestre qui relie les deux pays, une voie devenue trop étroite et dangereuse avec la pression démographique dans les localités riveraines.
Aujourd’hui, seule une décision politique pourra permettre de débloquer la situation et, enfin, de réaliser l’un des rêves sous-tendant la création de la CEDEAO.
Damien TOLOMISSI