Depuis 2021, une nouvelle réforme se fait constater dans le secteur pharmaceutique. Ladite reforme prend en compte les tours de garde des officines. Une décision qui fait des mécontents et des victimes dans la population.
Cette décision, depuis sa mise en vigueur fait plus de malheureux que d’heureux. Pour certains c’est le martyre car ils n’ont plus l’occasion de s’approvisionner dans les officines les plus proches si elles ne sont pas de garde. Macaire L. est chauffeur dans une entreprise de la place et résident à Cococodji dans l’arrondissement de Godomey, il fait cas de son expérience « Le dimanche 10 janvier dernier, j’avais quelques problèmes de santé. Après avis du médecin, je me suis rendu dans la pharmacie la plus proche de mon domicile. J’étais étonné de constater que cette pharmacie qui fonctionnait à toute heure était fermée. Le vigile m’informait alors qu’elle n’était pas de garde. J’ai donc pris un zem pour aller dans une autre pharmacie située à plus d’un kilomètre et demi de mon lieu de résidence ».
Comme ce dernier, nombreuses sont ces personnes qui continuent de vivre ce clavaire. C’est le cas de Honoré jeune entrepreneur, sa fille de six ans Lidvine n’a pas dormi toute la nuit comme il le fait entendre. Il avait donc attendu le lendemain (Dimanche) pour se rendre à la pharmacie dans le but de prendre un sirop pour améliorer l’état de santé de sa fille. Il a été lui aussi surpris de la fermeture de l’officine, croyant même que cela était dû à la célébration de la fête de Pâques. Ce dernier, comme il l’affirme « Je n’avais que l’argent exact pour prendre le sirop qu’on m’a indiqué pour la petite. La pharmacie étant fermée, je suis revenu chez nous pour prendre la moto et chercher une autre pharmacie. C’est vraiment pénible car si c’est une urgence, le temps de faire ces aller et retour, on peut empirer la situation de la personnes souffrante ».
« Si la pharmacie la plus proche de moi doit fermer le samedi à 22h et le dimanche n’est pas de garde, je dois soit me rendre dans la nuit si c’est urgent dans une pharmacie plus loin alors que l’insécurité est toujours d’actualité avec les petits braquages ou attendre le lendemain pour m’approvisionner. La maladie ne prévient et n’attend pas surtout avec nos enfants d’aujourd’hui là », laisse entendre Monique O. la cinquantaine qui ajoute « Nous sommes en train de lutter contre les faux médicaments, nous ne sommes pas encore au bout de la lutte et voilà que cette décision ne nous facilite pas la tâche. Les gens vont simplement renouer avec les veilles habitudes. Ceux qui pourront aller plus loin de chez eux dans la nuit le feront mais les autres subiront le sort que leur réservera cette mauvaise décision ». Geoffroy très mécontent se confie : « On peut multiplier le nombre de pharmacies de garde dans chaque zone. Malgré que j’ai l’assurance santé, j’étais contraint de payer les produits à la pharmacie avec mes propres sous. Parce que celle qui est de garde dans la zone ne prenait pas les fiches d’assurance ».
La réponse de Benjamin Hounkpatin aux députés
Cette décision prise par les responsables de la pharmacie au Bénin n’a donc pas arrêté d’inquiéter une partie de la population. Face aux députés le jeudi 07 janvier 2021, dans le cadre de l’étude du projet de loi portant organisation du secteur pharmaceutique, le ministre de la santé, Professeur Benjamin Hounkpatin n’a pas hésité à apporter un éclairage par rapport à cette décision. Le ministre a indiqué que cette décision, ne vient pas du gouvernement, mais relève d’une initiative des pharmaciens eux-mêmes. Il a aussi rappelé que les pharmacies exerçant au Bénin sont ouvertes tous les jours jusqu’à 22h, heures de démarrage des tours de garde. « Cette décision vise donc à établir une certaine équité dans le fonctionnement des pharmacies en donnant la chance aux petites structures de profiter de leurs heures de garde pour aussi se faire de la clientèle » avait indiqué le ministre devant les parlementaires.
Une décision à revoir
Cette décision vient donc soulager les officines, laissant la clientèle sans voix et dans le désarroi. La création de 102 officines de pharmacie supplémentaires sur toute l’étendue du territoire de 2021 à 2023 pour offrir aux Béninois un meilleur accès aux médicaments sûrs et de qualité était annoncée. Où en sommes par rapport à ce projet ? Que dira donc l’Association des consommateurs ? Plaidera-t-elle pour les consommateurs pour que le tir soit corrigé ou se réjouira-t-elle de cette réforme ? Pour l’instant, l’application de la reforme continue.
La Rédaction