Ils sont un mal nécessaire pour nombre de citoyens. Pour les béninois qui vivent à Porto-Novo, Calavi, Ouidah ou Godomey avec des moyens limités, emprunter les tokpa-tokpa pour rallier Cotonou vice-versa est une aubaine. Mais ces moyens de transport bon marché sèment du désordre sur les voies.
Chargement et déchargement hors parcs, Ils ne se passent de journées où l’on observe des cas de mauvaises conduites sur les routes du Bénin. En pleine circulation, les conducteurs de ces véhicules peuvent s’arrêter pour chercher le client « vraiment, ce que font les tokpa tokpa est dangereux. Ce matin, l’un d’eux a failli m’écraser. Je suis dans mon couloir de circulation, mais le gars m’a serré, il m’a serré jusqu’à… Heureusement que j’ai freiné instinctivement » enrage un usager qui dénonce un chauffard, auteur de conduite peu catholique sur l’axe Cotonou-Porto-Novo. « Même les zémidjan ne font pas comme eux. Pas de clignotant avant de s’arrêter. Il suffit qu’ils voient un usager debout au bord de la route, l’apprenti alerte son chauffeur par des cris….arrêt arrêt arrêt et hop. Ce dernier, sans faire attention aux autres usagers, manœuvre vigoureusement le véhicule. Le même scénario peut se répéter tout au long de la voie et à longueur de journée », confie Jean Gontran.
Que dire de l’état des bus ?
De loin, le bruit émis par les ronronnements du moteur témoigne beaucoup de leur âge. De près, ces Etats-Unis, Allemagne ou France au revoir sont de vieilles carcasses, presque des épaves justes bonnes pour être concassées mais ça roule sous les tropiques au grand dam du respect des normes de la sécurité routière. Si les sièges d’origine ont fait place au bricolage, impossible de trouver à l’intérieur la ceinture de sécurité, dispositif anti incendie et autres. Que de la ferraille avec un moteur en déplacement. Les conducteurs de ces bus ; voilà une autre paire de manches. Souvent dans un état secondaire, il suffit de regarder sur leur visage pour se faire une idée de qui ils seraient. Pas loin de celui des individus en sous amphétamine. Très énergiques et toujours d’attaque, ils ont l’injure facile et prêts à se bagarrer à la moindre incartade. D’aucuns disent que bon nombre d’entre eux n’ont pas de permis de conduire. Pour limiter leurs dégâts, le préfet du Littoral Alain Orounla avait pris la décision de limiter leurs navettes hors du centre-ville, il y a quelques mois. Mais le ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale l’a débouté. Et depuis, le désordre est reparti de plus belle.
Arnaud ACAKPO (Coll)