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Soglo et Yayi annoncés chez Talon ce lundi: Le point de la facilitation à Niamey

Une semaine après s’être rendus à Niamey, en mission de bons offices, les anciens présidents béninois Nicéphore Soglo et Boni Yayi vont rendre compte de leurs discussions avec la junte nigérienne au président Patrice Talon ce lundi 1er juillet.

Pour contribuer à décrisper les relations entre leur pays et le Niger, les anciens présidents du Bénin, Nicéphore Soglo et Yayi Boni se sont envolés pour Niamey où ils ont été reçus par le général Tiani. Un « honneur » de la part d’un homme qui, jusqu’alors, a refusé de rencontrer ou d’adresser la parole à un officiel béninois. Depuis qu’ils sont revenus de cette mission de médiation, aucun communiqué n’a été rendu public et rien n’a non plus filtré des discussions avec le chef de la junte nigérienne. Mais ce lundi, à l’issue de leur rencontre avec Patrice Talon, peut-être qu’on ne saura un peu plus.
En effet, le point de discorde entre le Bénin et le Niger tourne autour du maintien de la fermeture de la frontière par ce dernier malgré la levée des sanctions par la CEDEAO. Suite au coup d’Etat du 26 juillet 2023, l’organisation ouest-africaine avait demandé à ses membres de fermer leurs frontières avec le Niger afin de l’isoler et de forcer les militaires à rendre le pouvoir au président démocratiquement élu. Après quelques mois et sans aucune concession des militaires, la CEDEAO a levé ses sanctions et, le même jour, le président béninois a ordonné la réouverture des frontières. Mais, de son côté, Niamey a, par rétorsion barricadé la seule voie officielle et interdit tout véhicule de passer de part et d’autre.
Avant le coup d’Etat, les importations du Niger passaient par le port de Cotonou. Depuis, le Togo a multiplié des mesures incitatives pour encourager la junte à préférer son port au détriment de celui du Bénin. Par la même occasion, les autorités nigériennes ont exclu les transporteurs béninois du transport des marchandises du port de Lomé.
Dans la foulée, le Bénin a interdit le chargement du brut nigérien par le port de Sèmè avant de se rétracter suite à l’intervention de la société chinoise en charge de l’exploitation de ce pétrole acheminé d’Agadem au nord Niger via un pipeline traversant le Bénin du nord au sud. Les autorités de Cotonou avaient également fait arrêter des responsables nigériens de la société d’exploitation du pétrole qui se seraient introduits dans le site d’entreposage avec de faux badges. Ces derniers furent relâchés après avoir été condamnés à des peines assorties de sursis.
Sans qu’il soit impossible à vérifier à l’heure actuelle suite au mutisme des émissaires, la junte serait favorable à l’ouverture de la frontière mais pas à la reprise immédiate de l’exploitation du pétrole par le port de Sèmè.
De toutes les façons, la fermeture de la frontière fait plus de mal au petit peuple nigérien qu’aux Béninois. En effet, la population de Malanville, la ville frontalière, est constituée de plus d’un tiers (1/3) de Nigériens dont la majeure partie s’y est installée pour faire du commerce transfrontalier. Ils expédient les produits alimentaires qui manquent cruellement dans ce pays dont la plus grande partie est désertique.
Au nombre des produits alimentaires importés par le Niger figurent le maïs, le sorgho, le riz local, le haricot et le gari (farine de manioc) dont le climat et le sol ne permettent pas la production mais qui sont essentiels à l’alimentation. Pour sa part, le Bénin importe principalement l’oignon qui, par ailleurs, est produits sur les deux rives du fleuve Niger qui sépare les deux pays, ainsi que sur le littoral béninois.
Les témoignages d’habitants du Niger révèlent une augmentation exponentielle des prix des denrées alimentaires de Gaya, à 7 kilomètres du Bénin jusqu’à Niamey la capitale.

Pierre MATCHOUDO

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