Les agressions sexuelles sont devenues monnaie courante ces derniers temps au Bénin. Des actes criminels dont sont victimes les filles innocentes. Pourtant la justice n’a pas failli car, à chaque cas avéré, elle n’a pas été tendre vis-à-vis des coupables.
Founougo, commune de Banikoara : neuf individus violent collectivement une serveuse du Bar « Mon Désir » dans la nuit du mardi 18 au Mercredi 19 janvier 2022. Ils ont profité du fait que la victime était ivre et donc dans l’incapacité de comprendre ce qu’il se passe et de se défendre en conséquence. Les violeurs ont été dénoncés par un témoin qui a observé toute la scène.
Abomey Calavi, lundi 24 janvier 2022 : une élève de 14 ans a été séquestrée dans le quartier Gbodjo. Droguée par ses bourreaux, elle a été violée en pleine journée. Inconsciente, elle n’a pu se retrouver que quatre jours plus tard.
Lokossa, 3 février 2022 : un homme de 37 ans a été arrêté pour avoir violé sa propre nièce âgée de seulement 8 ans. L’homme surpris en flagrant délit serait, selon des rapports, à sa deuxième tentative.
Porto-Novo, 11 février 2022 : le tribunal a condamné à 7 ans de prisons dont deux en sursis un homme reconnu coupable de viol sur une mineure de 16 ans. La victime n’est autre que la sœur de son ami.
Za-Kpota, début février 2022 : un chef couturier a été arrêté puis placé en détention pour viol sur une apprentie de 12 ans. Ulcérés, les frères de la victime ont porté plainte et, selon des sources, le tailleur aurait été présenté à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).
Cette chronique qui n’est qu’un petit aperçu montre à profusion que les mœurs se sont relâchées ces dernières années. Les agressions sexuelles sont devenues si courantes que le public semble de moins en moins percevoir la gravité de ces crimes. Et pourtant, selon des psychologues, le viol est l’une des forfaitures les plus graves en ce qu’il laisse des séquelles indélébiles chez les victimes.
Certains observateurs peuvent arguer de ce qu’à l’ère des réseaux sociaux, les faits divers qui se produisent même dans les plus petites localités prennent une dimension nationale. Ils pourront montrer que les agressions sexuelles ont toujours eu lieu. Mais, de mémoire, de tels actes n’ont jamais été aussi nombreux à être rapportés en un temps aussi court. En effet, toutes ces agressions et les nombreuses autres dont les médias ont récemment parlé se sont produits entre janvier et février 2022.
De son côté, la justice n’a pourtant pas failli car, à chaque cas avéré, elle n’a pas été tendre vis-à-vis des coupables. Souvent condamnés conformément à la loi mais aussi pour l’exemple, leur sort n’arrive visiblement pas à dissuader les candidats au viol.
Si malgré cela rien ne change, c’est qu’il y a quelque part une crise sociale. L’apprentissage du respect de l’autre sexe reste à devenir une réalité car c’est la chosification de la femme ou de l’homme qui conduit à toutes sortes d’agression –vis-à-vis de la femme ou inversement contre l’homme.
Damien TOLOMISSI