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Sit-in de la CSTB à la bourse du travail contre la cherté de la vie: Grand concert de casseroles

Comme annoncé, le sit-in des travailleurs a eu lieu. Qu’ils soient de la fonction publique, privée ou de l’informel, nombreux sont les manifestants à répondre à l’appel de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB). Ce vendredi 25 février 2022, ils ont tenu un meeting à la Bourse du Travail de Cotonou pour manifester leur ras-le-bol contre la cherté de la vie, les privations des libertés et la venue des troupes françaises au Bénin.

Financiers, dockers, releveurs de la Sobemap, enseignants ou agents de la santé et même les femmes du marché et ouvriers étaient présents à ce meeting. Bandeau rouge ceinturant les têtes, les hommes brandissaient des pancartes et les femmes tapaient à l’aide de louches des casseroles vides en chantant. “Talon, maïs et gari sont devenus de l’or au Bénin, les travailleurs n’en peuvent plus, trop c’est trop”, “Non aux troupes françaises au Bénin” pouvait-on lire des pancartes.

Tour à tour les représentants de chaque section syndicale membre de la CSTB et les leaders de chaque département sont montés au créneau pour relever leurs difficultés. « Si le Port autonome de Cotonou est considéré comme le poumon de l’économie béninoise, les dockers en sont le sang qui l’irrigue » a dit le porte-parole des dockers, releveurs et grutiers avant de poursuivre « Nous travaillons sans convention collective dans des conditions de précarité » a-t-il dénoncé. « Sans éducation pas de nation », c’est par ce slogan repris, en chœur, que Rock Agnan a, quant à lui, lancé son intervention. Le représentant des enseignants au sein de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin a, par ailleurs, souligné que les enseignants sont mécontents parce leur situation au plan national n’est pas reluisante. Les radiations et la suspension des reclassements qui s’observent sont les cauchemars qu’ils vivent.

Saluant le courage des camarades qui ont fait le déplacement, le représentant des travailleurs du secteur des finances a exigé l’abrogation de la suppression de l’abattement sur salaire pour nombre d’enfants à charge. Le clou du chapelet des revendications a été enfoncé par la porte-parole des femmes. « Quand dehors est coincé ce sont les femmes qui ramassent les pots cassés » fait remarquer madame Adabra tout en demandant plusieurs fois à la masse de personnes présentes. « Voulez-vous que ça continue de cette façon ? »

Prenant à son tour la parole, le secrétaire général de la CSTB a loué la bravoure de ses syndiqués, qui ont, répondu à l’appel. Le premier grand appel à la mobilisation depuis les élections professionnelles qui ont consacré en 2021 la CSTB comme première force syndicale au Bénin. Sa réussite a été saluée par Nagnini Kassa Mampo.

Après avoir collecté toutes les revendications, le secrétaire général confédéral les a résumé en 16 points. Au nombre de ceux-ci, l’exigence de mesures contre la faim, les privations des libertés syndicales et surtout le “non ferme” à l’arrivée des troupes françaises sur le territoire national béninois. D’autres meetings de mécontentement sont annoncés par le SG confédéral Nagnini Kassa Mampo.

Arnaud ACAKPO (Coll)

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