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Serrage et resserrage de ceinture au Bénin : Coup dur pour les promoteurs de bars et restaurants

 Serrage et resserrage de ceinture au Bénin : Coup dur pour les promoteurs de bars et restaurants

Au Bénin, les bars, restaurants ou maquis traversent des situations très difficiles ces derniers moments. Les chiffres d’affaires ont drastiquement baissés, plongeant des promoteurs dans l’anxiété. Et pour cause ! La clientèle se fait de plus en plus rare alors que les besoins sont nombreux. Si certains bars et restaurants ont déjà jeté la clé sous le paillasson, d’autres résistent en attendant une amélioration de la situation.

Alors que beaucoup continuent de panser les grosses plaies économiques, laissées par la triste période de covid-19, c’est la mévente qui vient en rajouter aux multiples peines que traversent les promoteurs de bars, restaurants ou maquis du Bénin. A ces lieux de plaisir entre amis, collègues de services, membres d’une même famille, l’ambiance qui règne de nos jours est presque celle d’un cimetière. La clientèle se fait très rare. Les quelques clients qui visitent encore ces lieux de détente sont comptés au bout des doigts par les gérants ou promoteurs de bars ainsi que les serveuses. Les chiffres  d’affaires ont considérablement baissé, postant derrière plusieurs ardoises de dettes. C’est le comble pendant la période des fêtes de fin d’année. « Nous avons cru que pendant les fêtes, on aura plus de clients qui viendront payer à boire et manger, mais c’était une surprise totale. Jamais, nous n’avons vendu 25.000FCFA un 31 Décembre depuis qu’on s’est installé ici », se désole Fiacre Donhissou, gérant de bar à Abomey-Calavi et à Brenda Ayatodé, tenancière de bar à Cotonou d’ajouter : « Nous avons fermé à 21h le 1er Janvier. Nous sommes restés du matin au soir, on a fait que dormir. Nous n’avons servi qu’une dizaine de clients. C’était étonnant ! », s’exclame-t-elle.  Selon elle, la situation est critique car,  rien n’a changé même après les fêtes et même le long week-end des Voduns Days n’aura pratiquement rien apporté à l’entreprise dans laquelle elle travaille. « Dans cette condition, qui peut oser demander son salaire à la fin du mois d’autant qu’on vit la situation au même titre que notre patron. C’est vrai que cela ne nous concerne pas mais nous sommes aussi des êtres humains. C’est triste », affirme Aïcha Dogbatsé, la vingtaine venue du Togo voisin pour chercher son gagne-pain au Bénin. Visage froissé et angoissant, elle compte les jours, espérant que son employeur lui trouverait une partie de ses arriérés de salaire, pour faire le chemin inverse.

La source de cette situation

La véritable source de cette situation, reste la situation économique du Bénin. Pour se conformer au message du Chef de l’Etat, Patrice Talon qui exhortait les populations à serrer les ceintures, beaucoup de Béninois se sont rangés. Car, les quelques opportunités que les citoyens avaient jadis n’existent pratiquement plus. «Moi, je ne sais combien de mois cela fait et je suis allé encore en mission dans mon  agence. Les missions sont très rares. Je vais dire qu’elles n’existent même plus. Or, avec les missions, nous essayons de gérer les petits soucis du foyer et se donner du plaisir en attendant le salaire, parce que nous faisons un travail très stressant », regrette Nicolas Fachessi, conducteur de véhicule administratif.  Pour lui, beaucoup de Béninois ont du mal à joindre les deux bouts et dans ce cas, difficile d’aller s’asseoir dans un bar ou maquis pour se donner du plaisir ou faire plaisir à quelqu’un.

 Les jours se succèdent et les Béninois resserrent leur ceinture, mais gardent une lueur d’espoir pour le futur. «Ce qui se passe, on ne peut pas dire que c’est seulement notre pays le Bénin. Vous allez dans d’autres pays de la sous-région, vous allez constater que la récession économique a pris tous les pays en otage. Avant, nous faisons un chiffre d’affaire de 2 à 3 millions FCFA par semaine. Mais aujourd’hui, nous ne savons pas où se trouvent nos clients. Ils ne viennent pas. Il faut prier pour rentrer à la maison avec ce que la famille va manger. Sinon, c’est un problème. J’ai vendu un groupe électrogène à 120.000FCFA ici. Or, nous le vendons à 350.000FCFA. Il me faut payer la SOGEMA, le loyer à la maison, répondre à un besoin de santé et aux besoins mes parents qui ne font plus rien. Est-ce que je peux m’asseoir et trinquer avec quelqu’un encore ? », s’interroge Kouassi Amouzoun, vendeur de pièces détachées sous les hangars de Dantokpa.

Comme lui, beaucoup de Béninois attendent encore quand le bout du tunnel pourraient être atteint. Paul Akanni, promoteur de bar de conclure « Nous sommes vraiment en difficulté. Moi j’ai ouvert le bar pour les populations riveraines et pour sauver des jeunes en chômage. Si cela ne tenait qu’à ma personne et à ma petite famille, je crois que j’ai le peu qu’il me faut pour gérer tout. Maintenant, nous allons continuer à espérer. Mais si ça perdure, on sera obligé de fermer ».

Damien TOLOMISSI

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