Depuis 2016, le Bénin ambitionne devenir la plateforme de services numériques de l’Afrique de l’ouest. Cette vision sert de boussole à toutes les transformations qui s’opèrent dans le secteur depuis lors. La Ministre du numérique et de la digitalisation, Aurélie Adam Soulé Zoumarou l’a rappelé dans le bilan des 12 premiers mois du second mandat du président Patrice Talon.
Depuis l’avènement du gouvernement de la rupture, le Bénin a commencé par s’illustrer de la plus belle des manières dans le secteur du numérique avec une orientation claire. La Ministre du numérique et de la digitalisation en est fière. « Les actions, les projets, les réformes, tout ce qu’il y a eu de façon résolue et vraiment courageuse, nous ont permis, de faire de notre pays, le Bénin, une nation qui compte quand on parle de numérique en Afrique et dans le monde »s’enchante Aurélie Adam Soulé Zoumarou.
Il y a la logistique a fait savoir la ministre. « Le Backbone national en fibre optique a été réhabilité et étendu. Nous avons des infrastructures comme le data center national, le réseau numérique de l’administration qui interconnecte les sites administratifs. Nous avons le système d’infrastructure à clé publique pour sécuriser les transactions, une stratégie nationale de sécurité numérique, un portail des e-services qui, aujourd’hui, permet aux citoyens de bénéficier des services publics de l’État, 24h/24, 7j/7 » a-t-elle exposé. « La portabilité des numéros mobiles est en place. A cela il faut ajouter le cadre normatif réglementaire et juridique. Il s’agit ici du code du numérique. Autant d’acquis qui viennent créer un environnement propice à l’éclosion d’une économie numérique prospère dans le pays » a renchérit Aurélie Adam Soulé Zoumarou.
Les e-services, vitrines de la dématérialisation.
Selon la Ministre, plusieurs services publics sont aujourd’hui accessibles en ligne. « Les citoyens et les entreprises interagissent avec l’administration publique par le biais du portail national des services publics. En termes de chiffres, le portail national www.servicepublic.bj permet d’avoir en ligne des informations sur plus de 700 transactions avec l’administration publique. En fonction des demandes, le chiffre peut monter jusqu’à 780 » a-t-elle informé. Au nombre de ces 780 prestations « plus d’une centaine, jusqu’à 132 parfois sont des services qu’on peut demander en ligne. Pour certains, payer même en ligne et pour d’autres, obtenir le document administratif ou le service requis ». Cette avance qualifiée de « formidable » permet aux usagers de gagner de temps « donc apporter de la valeur à leurs entreprises, à leurs activités personnelles ».
Des e-services mais pas que
A en croire la ministre, les e-services ne sont pas le seul élément d’évaluation d’une digitalisation. « Il y a aussi des réformes concernant la digitalisation interne au niveau de l’administration. C’est-à-dire la façon dont l’administration travaille entre-elle, les ministères entre eux et les agences avec les ministères » a dit Aurélie Adam Soulé Zoumarou. Elle affirme qu’à ce niveau les lignes ont vraiment bougé. « Aujourd’hui, nous avons une plateforme nationale d’interopérabilité qui est disponible, qui permet à une administration d’échanger des données de façon sécurisée avec une autre entité de l’administration publique, soit de façon automatique ou même manuelle, en tout cas selon le besoin » a-t-elle renseigné. Plus de 2.000.000 de transactions dénombrées ont eu lieu à travers cette plateforme nationale d’interopérabilité. Les correspondances numériques sans attendre que des courriers physiques participent également à la digitalisation de l’administration pour la rendre plus efficace et plus de transparence. Conséquences, le travail dans l’administration publique est mieux planifié. Ce qui contribue à l’accroissement de « la maturité numérique de l’administration béninoise » aux dires de la ministre.
A ceux qui demandent une dématérialisation totalement gratuite, la ministre, lors de cet oral a fait savoir que cela n’est pas possible. La raison est toute simple. « Les services publics ne sont pas apparus avec la dématérialisation. Lorsque, auparavant, vous demandiez un casier judiciaire (ça fait partie des e-services les plus demandés), vous deviez payer pour cette prestation de l’État, donc la dématérialisation n’est pas venue rendre les choses plus complexes » a clarifié Aurélie Adam Soulé Zoumarou.
Arnaud ACAKPO (Coll)