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Retour des œuvres culturelles au Bénin: Fruit d’une diplomatie réaliste

 Retour des œuvres culturelles au Bénin: Fruit d’une diplomatie réaliste

Les biens culturels « illicitement et/ou illégalement » ramenés en France dans les années 1880 au début la colonisation du Dahomey par le général Alfred Amédée Dodds constitue aujourd’hui un sujet de grande discussion. Heureusement grâce à la diplomatie de son chef d’Etat le Président Patrice Talon, le Bénin va se faire restituer et accueillir 26 de ses œuvres qui se trouvent dans les collections françaises au musée du Quai-Branly Jacques Chirac. Une victoire de la diplomatie béninoise.

1er août 2016, jour de la fête nationale, le président béninois Patrice Talon envoie à Paris une demande de restitution de statues et d’objets royaux. C’est la première fois, d’après franceculture.fr qu’une ancienne colonie d’Afrique subsaharienne fait officiellement une telle requête à la France. Le ministre des Affaires étrangères d’alors français, Jean-Marc Ayrault, lui signifie alors une fin de non-recevoir, par le biais d’une réponse juridique : ces biens sont soumis au principe d’inaliénabilité, d’imprescriptibilité et d’insaisissabilité. Article L. 451-5 du code du patrimoine : « Les biens constituant les collections des musées de France appartenant à une personne publique font partie de leur domaine public et sont, à ce titre, inaliénables. »…suite … L’article L. 451-8 du même code précise toutefois qu’« une personne publique peut transférer, à titre gratuit, la propriété de tout ou partie de ses collections à une autre personne publique si cette dernière s’engage à maintenir l’affectation à un musée de France ». Mais une année plus tard, le président Macron sauveur de l’Afrique annonce « La colonisation fait partie de l’histoire Française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. » D’où ! 28 Novembre 2017 l’annonce d’Emmanuel Macron au Burkina Faso « Je veux que d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique », a-t-il déclaré en ajoutant « Le patrimoine africain ne peut pas être prisonnier de musées européens ». Une victoire pour la diplomatie béninoise et en premier lieu de son chef d’Etat qui a montré que l’impossible est possible dans des conditions données.

26 œuvres au total vont être restituées au Bénin

Les œuvres restituées au Bénin sont des statues de trois rois de l’ancien royaume d’Abomey, objets d’art et aussi objets sacrés, les trônes en bois sculpté des rois Guezo (1818-1858) et Glèlè (1858-1889), de style afro-brésilien, un tabouret tripode, un récipient et couvercle en calebasse sculptée, les portes ornées du palais du roi Glèlè, des pièces de tissu, un sac en cuir… Ces pièces ont été pillées lors de la mise à sac du palais d’Abomey par les troupes coloniales du général Dodds en 1892, avant l’envoi en exil en Martinique puis en Algérie du roi Béhanzin. En plus de cette restauration, le musée de l’épopée des Amazones et des rois du Dahomey va sortir de terre, toujours à Abomey. Un nouveau musée aux normes internationales. C’est là en effet que les 26 œuvres pillées dans le palais royal du roi Béhanzin en 1892 vont atterrir après une exposition provisoire au fort portugais de Ouidah. Vivement que ces œuvres restituées au Bénin soient pour le pays un véritable trésor qui lui permettra de refaire la destination Bénin et créer des revenus liés aux effets du tourisme, et pourquoi pas développer son industrie culturelle pour le bonheur du peuple béninois.

Mais pourquoi le pillage à l’époque ?

Le pillage est une activité ancienne qui date des temps pharaoniques où les tombes des pharaons sont systématiquement pillées après leur mise en tombe après leur mort. Le phénomène est motivé par la recherche de trésors composés d’or et autres biens précieux. Auparavant les pharaons étaient enterrés avec tous leurs biens qu’ils ont utilisés de leur vivant et comme les égyptiens croient à la vie éternelle, même après leur mort, les biens que le pharaon a utilisés de son vivant sont enterrés avec lui pour qu’il les utilise encore dans l’autre monde. C’est le départ d’une longue croyance antique et ceci va continuer dans le temps. Mais comme les tombes n’étaient pas protégés et se situent souvent en plein désert « la vallée des rois » au sud de l’Egypte dans la région de Louxor, ils sont pillés systématiquement par les bardeaux et autres voleurs à la recherche d’or et autres biens. Ces biens pillés sont vendus à des caravaniers et autres explorateurs. Ce sont ses biens égyptiens qui se retrouvent aujourd’hui dans de nombreux musées européens. Aucun pharaon n’a échappé à ces pillages, même le grand pharaon Ramsès II n’y a pas échappé. Cependant, contre toute attente dans une exploration en 1922 à Louxor dans la vallée des rois, plusieurs siècles après, l’archéologue anglais Howard Carter découvrit une tombe inviolée, ce qui sera appelé la plus grande découverte de tous les temps. C’est le trésor du jeune pharaon Toutankhamon mort à l’Age de 19 ans.  C’est ainsi que du temps de la colonisation les pillages ont plus un caractère de trésor de guerre entretenue par les troupes étrangères venues en Afrique à la conquête de nouveaux territoires. En témoigne une lettre envoyée à sa femme par l’explorateur Michel Leiris en septembre 1931 ou il disait : « […] on pille les Nègres, sous prétexte d’apprendre aux gens à les connaître et les aimer, c’est-à-dire, en fin de compte, à former d’autres ethnographes, qui iront eux aussi les “aimer” et les piller ». Michel Leiris, lettre à sa femme, 19 septembre 1931 (in : Michel Leiris, Miroir de l’Afrique, édition établie, présentée et annotée par Jean Jamin, Paris, Gallimard, 1996, p. 204).

Piller parce que conserver?

« La conservation de la culture a sauvé les peuples africains des tentatives de faire d’eux des peuples sans âme et sans histoire […] et si [la culture] relie les hommes entre eux, elle impulse aussi le progrès. Voilà pourquoi l’Afrique accorde tant de soins et de prix au recouvrement de son patrimoine culturel, à la défense de sa personnalité et à l’éclosion de nouvelles branches de sa culture. » « Manifeste culturel panafricain », Souffles, no16-17, 4e trimestre 1969, janvier-février 1970, p. 9-13.

Boris AGOSSADOU (Coll)

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