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Restauration de la démocratie au Niger: la CEDEAO, le dos au mur

Vilipendée par les putschistes et leurs partisans, la CEDEAO a désormais l’obligation de chasser par la force les militaires auteurs de coup d’Etat au Niger pour restaurer son autorité.

Hier mercredi 2 août 2023, les chefs d’état-major des armées de la CEDEAO se sont retrouvés à Abuja au Nigeria. Objectif : finaliser les préparatifs d’une invasion décidée par les présidents des pays membres de cette organisation ouest-africaine en vue de restaurer le pouvoir démocratiquement élu au Niger.

Cela faisait une semaine que le chef de la garde présidentielle de ce pays a renversé le président Mohamed Bazoum dont il avait en charge la sécurité. Ce coup d’Etat est intervenu dans un environnement marqué de plus en plus par l’irruption des militaires sur la scène politique comme au Burkina Faso et au Mali voisins où des hommes en armes ont renversé des présidents élus.

A chaque changement inconstitutionnel du pouvoir, la CEDEAO s’est réunie, a pris des sanctions et a fini par accepter le fait accompli. Tout ceci fait que cette organisation interétatique est critiquée pour son inaction et pour ses condamnations de principe. Aux accusations d’impuissance et de laxisme, beaucoup lui reprochent de naviguer à contre-courant, à l’inverse des aspirations des « peuples » montés contre la France qu’ils suspectent de manipuler la CEDEAO.

Dès le lendemain du coup d’Etat au Niger, les chefs d’Etat de l’organisation ou de leurs représentants se sont réunis à Abuja sous l’égide du président en exercice, le nigérian Bola Tinubu.

Seuls étaient absent le Burkina Faso, le Mali et la Guinée, en somme des pays dirigés par des militaires putschistes. A la suite de la communauté internationale, ils ont condamné le coup d’Etat mais surtout exigé la réinstallation au pouvoir du président Bazoum dans l’intervalle d’une semaine faute de quoi une force commune de la CEDEAO interviendrait pour rétablir l’ordre constitutionnel.

Dans l’opinion publique, peu sont ceux qui croient que cette menace d’intervention armée sera mise à exécution compte tenu des précédents. La CEDEAO est désormais tenue d’aller jusqu’au bout de sa logique si elle tient à se faire respecter tant à l’intérieur de son espace qu’à l’extérieur.

Car, outre les citoyens, la communauté internationale n’accorde que peu de crédit aux menaces proférées à l’encontre des généraux nigérien.

Pierre MATCHOUDO

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