Réouverture des frontières Niger-Bénin : L’autre « porte du salut » selon Marouf Salami

A quand la réouverture totale et définitive des frontières Niger-Bénin ? Cette interrogation hante les nuits des transitaires, déclarants en douane et autres acteurs de la chaîne portuaire de Cotonou. Ils se disent désœuvrés et désabusés face à cette situation qui perdure.

« Si les réformes entreprises au Port Autonome de Cotonou ont fait baisser les transactions, la crise entre le Bénin et le Niger est venue tout envenimer » se désole Marouf Salami, président de l’Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin (AJDMDB). « On ne comprend plus rien. Depuis que les démarches sont initiées, on avait pensé que le bout du tunnel est proche mais là, c’est la désolation hein » confie, un peu dépité, Jean H., déclarant en douane au Port de Cotonou.  « Franchement j’avais un grand espoir quand les anciens présidents Boni Yayi et Nicéphore Soglo ont fait les aller-retour Cotonou-Niamey-Cotonou. Et je me suis dit alléluia, cette fois-ci, ce sera bon. Vraiment, seul Dieu peut nous venir en aide avec ce que je vois parce qu’il n’y a pas de mouvements » ajoute le cinquantenaire.

Une préoccupation que partagent ses autres camarades. Ils racontent tour à tour comment la situation est de plus en plus insupportable dans leurs foyers respectifs. Pour des personnes habituées, autrefois, à dépenser sans vraiment compter, c’est la nuit et le jour.

« Le Port Autonome de Cotonou vivait ses problèmes avant que les crises successives entre le Bénin et le Niger ne subviennent » informe Marouf Salami. Et le président de l’Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin (AJDMDB) pointe du doigt le secteur des véhicules d’occasion qui, selon lui, « se dégrade de plus en plus » avant d’argumenter «Tout véhicule qui fait une année en stationnement sur un parc sans être vendu par l’importateur est saisi par la douane qui a le privilège de le vendre, selon texte. Mais la crise en cours entre le Bénin et le Niger vient d’aggraver les choses », a-t-il expliqué.

Le stationnement informe-t-il « prend plus de temps car les acheteurs ne viennent plus. Il a aussi dénoncé l’insalubrité des parcs de stationnement des véhicules sortis du Port. Et pourtant des frais sont perçus à cet effet ». A en croire le président de l’AJDMDB, le chef de l’État est invité à voir clair dans la gestion de la filière véhicule d’occasion pour mieux la comprendre.  « Avant c’était sérieux, maintenant c’est grave » se plaint Marouf Salami.

« L’annulation de la vente en ligne des produits en dépôt n’est qu’un pas de franchi dans la longue liste des problèmes qui minent la bonne marche des activités au Port Autonome de Cotonou » faisait remarquer Marouf Salami en juillet 2024. Selon lui, les activités sont presque à terre au Port Autonome de Cotonou à cause de la kyrielle de problèmes qui minent le quotidien des acteurs de la chaine. « Si le Niger rouvre ses frontières et certaines réformes sont rangées, vous allez voir comment notre Port va revivre. Le Chef de l’Etat Patrice Talon sera étonné lui-même de le constater » se convainc le président de l’AJDMDB.

Arnaud ACAKPO (Coll)