Driver Booster - Download Free for Windows 11, 10, 8, 7

Driver Booster: Free updater for Windows 11/10. Renew drivers for graphics, USB, audio, screen, network, printer, and mouse efficiently.!
Get it now for FREE !

Driver Booster Driver Booster Download

Privatisations / liquidation des sociétés d’Etat: Un bilan mitigé

 Privatisations / liquidation des sociétés d’Etat: Un bilan mitigé

Privatisé ou pas privatisé ? La question reste posée quant au sort du Complexe Textile du Bénin (COTEB SA). Si les réseaux sociaux en ont abondamment fait leurs choux gras, aucune information officielle ne permet d’affirmer que cette unité industrielle qui a longtemps fait la fierté de Parakou est enfin entièrement cédée à un acteur privé. En attendant une confirmation ou une infirmation, il demeure que le sort de cette entreprise est déjà fixé depuis plus de deux ans.

En effet, répondant aux questions des députés le 16 janvier 2020, la ministre de l’Industrie et du Commerce, Shadiya Alimatou Assouman avait affirmé qu’il n’y avait d’autre solution que de la liquider. En d’autres termes, la vendre à un privé qui serait intéressé. Pour rappel, l’Etat et la Sonapra (elle aussi démantelée) détiennent 54% des parts du Coteb. En interpelant le gouvernement à l’époque, le député Rachidi Gbadamassi voulait en savoir plus sur les mesures prises pour réhabiliter cette industrie textile qui fut le principal pourvoyeur d’emplois à Parakou dans les années 1980. 

Comme beaucoup de sociétés d’Etat, Coteb est englué dans des difficultés financières. Les équipements, datant de plus de 40 ans sont à la fois vétustes et dépassés. Face à ce tableau, il est impossible, selon plusieurs audits, de faire face aux exigences du marché et de la concurrence actuels.

La situation du Coteb rappelle celle de la Sonacop (ex-société de distribution des produits pétroliers) dont l’agonie a duré près de deux décennies avant que finalement le gouvernement Talon décide de la démanteler. Là aussi, tous les efforts de redressement et de renflouement des caisses en vue d’un renversement de la situation ont échoué.

Mais la privatisation n’est pas une fatalité. L’Etat aurait aussi pu renflouer les caisses et acheter des équipements modernes.

En privatisant, certes le repreneur devra verser le montant convenu au trésor public. Mais la question sociale restera entière. A titre d’exemple, le démantèlement de la Sonapra (société nationale des produits agricoles) et de l’Onasa (Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire) a eu pour conséquence la mise en chômage pur et simple de centaines de chefs de familles, avec tous les effets que cela peut avoir.

D’autres entreprises publiques ont suivi le même schéma comme la Sonacop (l’ex-société de distribution du pétrole). La privatisation des entreprises publiques au Bénin a commencé à la fin des années 1980 lorsque le Bénin a signé un accord avec le Fonds monétaire international (FMI). Institution financière dédiée au triomphe du capitalisme, le remède qu’elle imposa au Bénin ne fut autre chose que la cession des entreprises d’Etat doublée du renvoi d’un nombre substantiel de fonctionnaires.

Aucune de ces solutions n’a pris en compte le volet social de manière suffisante. Du coup, l’argent généré par la vente paraît dérisoire au regard de la question d’emploi. Car, avec le chômage massif, l’Etat se voit d’une manière ou d’une autre, contraint de faire face lui aussi aux problèmes ainsi générés. En effet, face aux maladies, aux décès et à l’avenir compromis de milliers d’enfants, l’Etat doit assumer ses responsabilités.

Pierre MATCHOUDO

Articles similaires