Présidentielle 2026 au Bénin : Vers un scrutin à un seul tour

 Présidentielle 2026 au Bénin : Vers un scrutin à un seul tour

Alors que l’élection présidentielle de 2026 approche, le paysage politique béninois se dessine progressivement avec des manœuvres qui limitent le nombre de candidatures. En raison du nombre de parrainages requis pour chaque candidat et des jeux de coulisses, la prochaine consultation se jouera bel et bien en un seul tour.

Le Code électoral béninois impose un seuil de parrainages qui réduit drastiquement les possibilités de candidatures. De ce fait, seule une poignée de personnalités politiques pourra se présenter. Contrairement aux élections précédentes, l’idée d’un large éventail de candidats s’amenuise, recentrant ainsi la compétition autour de quelques figures majeures.

En effet, selon le Code électoral révisé en mars 2024, nul ne peut être candidat à l’élection présidentielle s’il n’est dûment parrainé par un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins 15 % de l’ensemble des députés et des maires et provenant d’au moins 3/5 des circonscriptions électorales législatives. Ce qui fait 28 parrainages par candidat vu que les 77 maires et les 109 députés font 186 élus. Avec ce nombre, techniquement, avec ce nombre, il est possible d’avoir jusqu’à 6 candidats, dont 5 proviendraient du camp du président Talon.

Mais si la mouvance pouvait théoriquement aligner plusieurs candidats pour maximiser ses chances de victoire au second tour, cette stratégie semble être abandonnée. Selon des sources internes, les jeux de coulisses dans les états-majors des deux principales formations politiques soutenant le pouvoir, l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) et le Bloc Républicain (BR), tendent vers une candidature unique.

Dans ce scénario, l’UPR, parti majoritaire au Parlement et en nombre de maires, désignerait le candidat à la présidence, tandis que le BR obtiendrait le poste de vice-président. Cette entente permettrait de renforcer les chances du camp présidentiel de l’emporter dès le premier tour et ainsi d’assurer une continuité politique du président Patrice Talon.

Pour sa part, l’opposition, et notamment le parti Les Démocrates, est confrontée à une situation contraignante. Avec un nombre restreint d’élus, elle ne dispose que du minimum requis pour parrainer un unique candidat. Cette obligation la force à une unité inévitable si elle souhaite présenter une alternative crédible.

Le Code électoral béninois interdit les candidatures indépendantes, ce qui renforce encore davantage le rôle central des partis politiques dans la désignation des candidats. Cette disposition législative réduit la possibilité d’une surprise venant d’un acteur politique hors des grandes formations.

Les prochains mois seront décisifs pour confirmer ces tendances et préciser les choix des principaux acteurs politiques. En attendant, tout semble indiquer que l’élection de 2026 s’inscrira dans une dynamique de rationalisation des candidatures, favorisant une compétition plus concentrée et stratégique.

Pierre MATCHOUDO

Articles similaires