Présidentielle 2026 au Bénin : Les attentes vis-à-vis de la société civile

 Présidentielle 2026 au Bénin : Les attentes vis-à-vis de la société civile

À moins d’un an de l’élection présidentielle prévue en avril 2026, le Bénin traverse une situation inédite. Alors que les éventuels partants se font attendre, le code électoral reste contesté par l’opposition qui exige sa modification. Face à cela de nombreux citoyens tournent leurs regards vers la société civile, espérant qu’elle joue enfin le rôle de contrepoids et de médiatrice.

Depuis sa promulgation en 2024, le nouveau code électoral cristallise les tensions. Il impose des conditions drastiques aux candidatures : parrainage de 15 % des élus, exigence de représentativité nationale, limitation du parrainage à des partis affiliés… Pour de nombreux observateurs, ces dispositions restreignent considérablement la compétition électorale, au point de compromettre le principe de pluralisme. Or, face à ce verrouillage du jeu politique, la société civile aurait pu constituer un levier de pression pour défendre des règles plus inclusives.

À ce jour, aucun candidat sérieux ne s’est déclaré. Entre peur de l’exclusion, contraintes réglementaires et silence stratégique au sein des partis, le flou persiste. Dans un tel contexte, la société civile devrait jouer un rôle de veille et d’alerte : interpeller les institutions, sensibiliser les électeurs, mobiliser les médias. Mais elle semble actuellement fragmentée, sans initiative collective forte, ce qui alimente le sentiment d’abandon chez les citoyens.

Traditionnellement dynamique dans la défense des droits et des libertés, la société civile béninoise apparaît aujourd’hui timorée. Hormis quelques rencontres symboliques avec la Commission électorale nationale autonome (CENA), elle peine à structurer une réponse collective face aux dérives du processus électoral. Pourtant, son rôle pourrait être décisif.

Face à l’incertitude du moment, l’absence d’engagement de la société civile est perçue comme un vide inquiétant. Les attentes sont fortes : les Béninois espèrent que des voix non partisanes s’élèveront pour défendre la démocratie, exiger l’équité, et veiller au bon déroulement des élections. Il ne s’agit plus d’observer en silence, mais d’agir avec responsabilité.

Patrice ADJAHO

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