Le piercing est une pratique qui prend de l’ampleur dans la société béninoise. Pour l’esthétique du corps ou le respect des cultures, certaines filles se font percer le nez, le nombril, les lèvres, l’arcade sourcière, la langue, etc. Une pratique appréciée diversement et dont l’ampleur est difficile à estimer.
Les jeunes filles âgées entre 20 et 30 ans seraient les plus concernées par cette pratique de piercing nasal. Au sein de cette frange de la population, c’est une pratique plutôt tendance. Pour ces filles, le piercing donne une autre image de soi. « Le piercing sur le nez vivifie notre charme », est convaincue Jeanne, la vingtaine environ. Elle ajoute : « ça me plait et je sais que je suis jolie avec ». Il est donc clair, le piercing constitue pour certaines une arme de séduction comme l’explique Nadège, la trentaine : « je ne dirai pas que c’est mon arme première pour séduire mais je pense que cela y participe aussi. Je porte les piercings depuis mes vingt ans et je peux vous dire que presque tous mes amis apprécient ça ». Les hommes sont sans nul doute les premières cibles visées, on dira même la seule. Ces derniers ne manquent pas d’apprécier la pratique, comme le dis Judicaël A. : « J’apprécie bien ces filles qui portent les piercings. Je pense que ces piercings apportent un plus à leur charme ». Olivier V. aussi trouve la pratique bonne en y ajoutant que cela dépend aussi de celle qui l’adopte.
A côté de ces personnes qui apprécient cette pratique, une autre catégorie la fustige parce que, selon eux, elle dénature la beauté féminine. C’est le cas de Perpétue, la quarantaine qui trouve que « C’est indigne, on n’a pas besoin de tout ça pour plaire surtout que la beauté africaine est originelle et originale ». Elle poursuit en disant : « Celles qui le font pour séduire les hommes, n’ont pas le vrai sens de la séduction et aussi ces hommes qui lézardent derrière ces femmes juste pour ça, manquent de goût ». Anna, de son côté, partage la même conviction que Perpétue mais trouve aussi que malgré tout, le goût reste relatif et à chacun de faire ce qui lui semble bon même si elle, personnellement n’a pas l’intention de se percer le corps.
Le piercing, une pratique culturelle….
Il faut aussi noter que le piercing reste une pratique culturelle mais aussi cultuelle au Bénin notamment dans des régions septentrionales. Des peuples tels les Peulh mais pour des raisons culturelles même si à l’origine, porter des bijoux au nez et à différents endroits du corps avait pour objectif la séduction. Les adeptes du culte Tron, de leur côté, ne manque pas de porter des bijoux sur le nez, d’autres adeptes des cultes traditionnels, l’usent aussi. Approchée pour en savoir les raisons, une adepte affirme que c’est sacré et qu’elle ne pouvait pas servir cette information à qui veut. C’est donc justifier la grandeur spirituelle de cette pratique chez certaines couches de la société.
Piercing, impact sur la santé ?
En ce qui concerne son impact sur la santé de ces femmes, le Docteur Pierre-Nicolas Carron affirme dans un article titré ‘’Les piercings ne sont pas anodins pour la santé’’ que : « dans la grande majorité des situations, le piercing ne pose pas de problème. Néanmoins, dans certains cas, le risque de complication est réel. La survenue de ces complications va dépendre des facteurs de risques que présente la personne, de la localisation du piercing et des modalités de mise en place ». Cette affirmation du Docteur Pierre-Nicolas est approuvée par le docteur Adam-Scott qui dans le même article trouve que « le premier risque est de se retrouver avec une cicatrice disgracieuse ». Il continue en ajoutant : « Beaucoup de piercings sont réalisés sur le visage, cela peut avoir des conséquences importantes. Il ne faut pas croire qu’en cas de complication, il suffit d’enlever le piercing et qu’il n’y paraitra plus ! ».
La Rédaction