Depuis le début du jeûne musulman certains produits de consommation notamment les aliments connaissent une flambée de prix. Les fruits, aliments de grande nécessité en cette période n’échappe pas à cette cherté.
17 h au petit marché de Cadjèhoun. À cette heure, le soleil se range à petit pas laissant briller ses derniers rayons en ce soir du lundi 03 mai. Comme toujours ce petit marché installé derrière la clôture de l’aéroport de Cotonou reçoit de la clientèle qui depuis quelques jours s’est accrue en raison de la période du carême musulman. À quelques heures de la rupture du jeûne pour le compte de cette journée, l’affluence est encore de mise. « Depuis quelques jours, les soirs entre 16h30 et 18h, nous accueillons beaucoup plus de personnes que par le passé. Cela s’explique par la période de carême qui constitue un moment de grand besoin en fruits pour ceux-là qui veulent rompre avec le jeûne et donc la demande est forte », fait savoir Sarah vendeuse de fruits dans le dit marché. Tout comme cette dernière, les vendeuses de ce petit marché se réjouissent du chiffre d’affaires qui est le leur durant cette période. « Nous vendons plus que par le passé quand la période du jeûne musulman arrive, et c’est ainsi, chaque année », dit à son tour dame Elizabeth la quarantaine. A en croire aux déclarations des femmes de ce marché, chacun y trouve son gain. Lesquels propos sont accompagnés d’un sourire de satisfaction.
Chez les clients par contre, la joie n’est pas autant partagée puisque ces revendeuses de fruits profitent de la période pour enchérir sur les produits proposés. « Nous ne comprenons pas pourquoi les bonnes-dames décident d’augmenter les prix des fruits en cette période alors qu’il n’en manque pas. Les produits que nous prenons par exemple à 500 FCFA sont passés à 800 F voire même, 1000 F» s’indigne Abibath. Gustave lui est un habitué des lieux. Pour ce quinquagénaire, qui fréquente le marché depuis quelques années, « C’est une habitude pour les commerçantes », confie-t-il. Il relate qu’il ne s’agit pas seulement de ce marché, mais que c’est une pratique qui s’étend dans bien d’autres. « Si vous allez dans les autres marchés, vous verrez que c’est une pratique qui court les rues en cette période de jeûne est universel », dit-il.
Un tour au marché de Vêdoko permet de remarquer l’exactitude de ce fait, même si à ce niveau, les prix semblent un peu abordables. La Grâce, comme elle se fait appeler est revendeuse de fruits dans ce marché. Positionnée derrière son étalage diversement constitué de fruits, elle dit ne pas se plaindre de la vente en cette période de carême. Celle-ci reconnaît même que les prix ont connu une hausse légère et justifie « Nous vendons beaucoup plus par rapport à la période de non-carême. En cette période de jeûne, il nous arrive de vite écouler les produits et d’en prendre d’autres ».
Pour ce qui est de l’augmentation des prix, c’est vrai affirme-t-elle qu’« il y’a une petite augmentation mais, cela ne va pas de la volonté des revendeuses que nous sommes. Nos fournisseurs ont augmenté de leurs côtés nous obligeant ainsi de faire de même ». Elle ajoute avec humour « Il faut aussi profiter du moment pour retrouver son équilibre ».
Cet état de choses frustre les consommateurs qui parlent de grand désordre. Certains proposent même une unification des prix des produits surtout en période de jeûne et de fête « Le ministère du commerce doit pouvoir trouver une solution à ce désordre » clame Gustave, en suggérant « À l’approche des fêtes ou des périodes de forte consommation alimentaire, les prix connaissent une hausse. Il faut trouver un moyen pour mettre certains produits au même prix ».
En attendant que le cri de cœur des consommateurs soit écouté, revendeurs et revendeuses continuent de profiter du moment pour le bien de leurs économies.
La Rédaction