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Patrick Juillard sur la participation des Guépards du Bénin à la CAN 2025 : «…le Bénin peut faire mieux pour… »

 Patrick Juillard sur la participation des Guépards du Bénin à la CAN 2025 : «…le Bénin peut faire mieux pour… »

De passage au Bénin en décembre 2024, Patrick Juillard, journaliste et spécialiste du football africain, a assisté à plusieurs rencontres du championnat d’élite pour s’imprégner des réalités locales. Dans cet entretien accordé au quotidien du service public, il partage ses impressions sur le niveau de la compétition, analyse les chances des Guépards à la Can 2025 au Maroc.

Quelle est votre appréciation du niveau du championnat béninois, notamment la Ligue Pro de football ?

J’ai assisté à un match entre Sobemap et l’As Police à Avrankou. J’ai perçu un travail tactique et une certaine réflexion sur le jeu. La qualité des sorties de balle et des mouvements m’a semblé prometteuse. Cela témoigne des efforts des entraîneurs pour développer des principes de jeu. Cependant, à mon sens, le championnat gagnerait à être resserré. Une élite composée de moins de clubs permettrait l’émergence de locomotives capables de tirer l’ensemble vers le haut. La réduction de l’élite et l’instauration d’une poule unique l’année prochaine sont déjà des mesures encourageantes. Pour que le football béninois progresse davantage, il faut que les clubs parviennent à atteindre régulièrement les phases de poules des compétitions continentales. Il reste encore du chemin à parcourir, mais les bases actuelles sont plus solides qu’il y a quelques années. Aujourd’hui, le championnat est organisé de manière régulière, ce qui n’était pas le cas par le passé.

Avez-vous remarqué des joueurs béninois ayant des qualités susceptibles d’intéresser des recruteurs internationaux ?

Oui, assurément. Toutefois, pour évaluer un joueur, il est essentiel de l’observer sur plusieurs matchs. Lors de cette visite, il m’est donc difficile de citer des noms précis. Cependant, pour faire progresser le championnat, il est nécessaire que chaque année, quelques joueurs soient exportés vers d’autres pays. Cela permet de libérer de la place pour les jeunes talents locaux, créant ainsi une dynamique vertueuse. Il est cependant primordial que ces joueurs soient bien conseillés afin d’éviter les erreurs. Certains talents partis à l’étranger ont malheureusement vu leur carrière stagner ou régresser en raison de choix inadéquats. Je pense notamment à Charbel Gomez, mais il n’est pas un cas isolé. La maturité et la lucidité sont essentielles. Un joueur doit être conscient de son niveau réel pour planifier judicieusement sa carrière. Croire que l’on peut immédiatement intégrer des compétitions comme la Ligue des champions est illusoire.

Avec les réformes récentes, pensez-vous que le public sportif béninois peut nourrir de grands espoirs pour l’avenir de son football ?

Je pense qu’il est tout à fait possible de réaliser de belles choses. Le Bénin n’aura jamais le réservoir de talents du Nigeria ou de la Côte d’Ivoire, en raison de sa plus petite population. C’est un fait mathématique : une population moindre implique un vivier de jeunes talents plus réduit. Cependant, avec une organisation rigoureuse et un travail sérieux, il est tout à fait envisageable d’élever le niveau du football national.

Le Bénin a peu de joueurs évoluant dans les grands championnats européens. Quels leviers peuvent être actionnés pour augmenter la présence de nos joueurs au plus haut niveau ?

Je pense qu’il faut mettre en place des filières de formation sur le long terme. Les meilleurs clubs locaux devraient établir des partenariats avec des clubs européens pour faciliter l’intégration des jeunes talents. Il est essentiel de leur offrir un cadre propice à leur adaptation lorsqu’ils arrivent en Europe, afin qu’ils ne soient pas livrés à eux-mêmes. Cela nécessite une certaine patience : il ne faut pas chercher à tirer immédiatement un bénéfice financier des transferts. Parfois, il est préférable de reculer pour mieux sauter, c’est-à-dire permettre aux joueurs de se perfectionner en Europe avant de viser le plus haut niveau. Les clubs européens recherchent principalement des jeunes joueurs, souvent âgés d’une vingtaine d’années. Les joueurs plus âgés, même talentueux, ne les intéressent pas toujours. Il est donc primordial d’identifier ces talents très tôt, de les préparer localement, puis de les accompagner dans leur développement à l’étranger. Cependant, cette approche demande une vision à long terme, ce qui peut être un défi pour certains dirigeants de clubs, souvent trop pressés d’obtenir des résultats immédiats.

Pensez-vous que l’équipe béninoise a les moyens de briller au Maroc, comme elle l’avait fait en 2019 en atteignant les quarts de finale sous Michel Dussuyer ?

Je pense même que le Bénin peut faire mieux, pour une raison simple. En 2019, l’équipe avait atteint les quarts de finale sans remporter un seul match, grâce à une défense solide. Aujourd’hui, l’équipe a évolué. Bien que Saturnin Allagbé ne soit plus le gardien qu’il était à l’époque, et que certains cadres en défense aient quitté la sélection, le Bénin propose désormais un jeu plus dynamique, notamment dans les transitions. L’objectif principal devrait être de remporter un match. Cela constituerait déjà la meilleure performance historique du Bénin en phase finale et augmenterait considérablement les chances de qualification pour le tour suivant, puisque les quatre meilleurs troisièmes sont retenus. Il est important de progresser étape par étape, sans brûler les étapes. Une victoire, dans un premier temps, serait une avancée significative. Par la suite, sous la direction de Gernot Rohr, qui saura aborder chaque rencontre avec stratégie, le Bénin pourra aspirer à d’autres succès.

Réalisation : Abdul Fataï SANNI (La Nation)

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