Pas de raccourcis vers la gloire : Le message fort de Steve Mounié

 Pas de raccourcis vers la gloire : Le message fort de Steve Mounié

Samedi 31 mai 2025 dans Échos des vestiaires sur Bénin TV, l’attaquant international béninois Steve Mounié a lancé un cri d’alarme face à un phénomène inquiétant : la glorification excessive de jeunes footballeurs sur les réseaux sociaux, souvent bien loin des réalités du haut niveau. 

Pour le joueur expérimenté, cette tendance à « fabriquer » des stars prématurément nuit au développement du football béninois. Il dénonce une « valorisation de la médiocrité », où des joueurs évoluant dans des championnats mineurs sont présentés comme des modèles, alors qu’ils n’ont pas encore prouvé leur valeur sur des terrains d’élite. « Il faut rappeler le niveau de chaque chose et ces jeunes, faut pas les pousser avant l’heure. »

Steve Mounié insiste sur l’importance de fixer des standards élevés, notamment pour les joueurs de la sélection nationale, afin que les jeunes footballeurs locaux puissent avoir de vrais modèles à suivre et une ambition claire : celle de percer au plus haut niveau, et non de viser des championnats secondaires sous prétexte d’être « en Europe ».

Il dénonce également le rôle que jouent certaines pages sur les réseaux sociaux dans cette dérive : à force de gonfler les qualités de jeunes joueurs, elles nuisent à leur développement réel et à l’exigence qu’impose le haut niveau. Une surmédiatisation qui peut parfois devenir ridicule, selon ses mots.

L’ex attaquant du Stade Brestois a illustré son propos par une anecdote personnelle : à une époque, des comparaisons osées étaient faites entre lui, alors joueur en Premier League anglaise  et Charbel Gomez, qui évoluait encore au Bénin.

Voici l’intégralité de sa déclaration :

« Je dénonce ce qui se passe sur les réseaux sociaux. Y a beaucoup de pages qui se créent pour faire la valorisation de la médiocrité. Parce qu’on parle de joueurs qui n’évoluent même pas dans des championnats et déjà on dit “Voilà le joueur exceptionnel, voilà le joueur qui a mis tant de buts”. Faut rappeler le niveau de chaque chose et ces jeunes, faut pas les pousser avant l’heure. De la surenchère, il y en a beaucoup trop et sur les réseaux sociaux c’est devenu du n’importe quoi et ça je le redis : c’est ce qu’on appelle la valorisation de la médiocrité. Valorisez les choses qui doivent l’être. Ces jeunes joueurs j’espère qu’ils auront un grand avenir en équipe nationale mais ne leur inventez pas des qualités qu’ils n’ont pas. Cela ne fait pas progresser la jeunesse. Aujourd’hui mettez la lumière sur des mecs qui jouent dans de vrais championnats. Après, c’est bien aussi les autres qui jouent dans d’autres championnats. Mais ça permet à un jeune de se dire : je veux atteindre là-haut. Parce que si vous valorisez le gars qui va juste en Europe et joue en 5è division et vous dites : il fait de supers matchs… il a mis 18 buts… mais il joue en 5è division… Le jeune qui est au Bénin, il va dire : je veux faire comme lui. C’est allé où ça ? Nulle part… Si on veut que le football béninois progresse, il faut non seulement que nous les joueurs de l’équipe nationale, il faut qu’on mette la barre très haut. Il faut que ces jeunes cherchent à aller là-haut et non demander à des pages facebook de faire leur publicité. Il faut faire attention aux adjectifs qu’on emploie parce que deux ans après on les voit plus. Je me rappelle un jour… Charbel (Gomez) je l’adore mais un jour je vois sur les réseaux sociaux qu’on me compare à lui alors que je jouais en Premier League et lui était encore au Bénin. J’ai vu sur les réseaux sociaux : qui est meilleur entre Charbel Gomez et Steve Mounié ? Alors que je jouais en Angleterre et lui au Bénin et vous pensez que c’est le même niveau. On ne parle pas de la même chose et ça il faut faire très attention. »

Joël Rosius MIAN

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