Au lendemain de sa démission de la présidence de la Cour Constitutionnelle, plusieurs personnes envoyaient déjà Joseph Djogbénou au perchoir de l’Assemblée Nationale du Bénin. Après avoir pris la tête du parti Union Progressiste (UP) devenu UP-R avec la fusion du PRD, cette thèse s’est encore plus accentuée surtout que l’ancien Ministre du gouvernement de la Rupture est élu député dans la 16ème Circonscription électorale. Son pendant du Bloc Républicain (BR) Samou Séïdou Adambi, actuel Ministre de l’eau et des mines est également pressenti pour prendre la présidence du parlement béninois.
Après les résultats définitifs proclamés par la Cour Constitutionnelle ce jeudi 12 janvier 2023, les regards sont désormais tournés vers l’hémicycle avec quelques interrogations majeures. Qui et qui vont siéger au prochain parlement et qui prendra le perchoir ? Ces préoccupations taraudent les esprits à cause de la nouvelle configuration que prendrait l’Assemblée Nationale. En effet, ces élections ont vu certains cadors de la mouvance et pas des moindres rester sur le carreau. Entre autres, Mariama Baba Moussa, Badirou Aguêmon, Rachidi Gbadamassi, Boniface Yèhouétomé (1er Questeur du bureau sortant ou encore), Patrice Agbodranfo et Romarique Médégan Fagla, pour ne citer que ceux-là sont out. Toutefois, des députés comme Issa Salifou, Bako Arifari Nassirou, Gbian Robert, Akpovi Eustache, Agoua Assogba Edmond, Dègla Benoit ou encore Gbénonchi Gérard (vice-président de l’UP-R) ont pu se maintenir.
Durant le mandat précédent, le parlement était exclusivement acquis au gouvernement de Patrice Talon. Cette fois-ci, il y aura cohabitation et beaucoup de contradictions même si l’exécutif détient la majorité des sièges avec 81 députés. Parce qu’il y a le retour de l’opposition et notamment l’entrée du parti Les Démocrates, l’aile la plus dure de l’opposition au pouvoir en place. La question de qui peut aller au parlement pour garantir des débats de qualité afin de mieux défendre les idéaux du gouvernement face aux jeunes loups et blanc-bec de l’opposition se pose avec insistance.
Dans le même temps, cinq (05) ministres du gouvernement du président Patrice Talon, candidats aux Législatives du 8 janvier 2023, sont élus et pourraient siéger lors de la 9ème Législature. Il s’agit de Abdoulaye Bio Tchané, Salimane Karimou, Jean-Michel Abimbola, Samou Séïdou Adambi. Ce dernier est apprécié pour son management et son sang-froid tel que le prône le président Patrice Talon. Mieux, il connaît aussi la pratique parlementaire pour y avoir siégé par le passé.
A côté, il y a maître Joseph Fifamè Djogbénou. Ancien président de la Cour Constitutionnelle et ancien ministre du gouvernement de l’actuel chef de l’État dont il fut l’avocat personnel. C’est un homme de confiance de Patrice Talon et très pressenti pour le perchoir. Même si la probabilité de voir ces deux hommes se dégager du lot est forte, ‘’le master of the game’’, superlatif donné à Patrice Talon par Roland Bessangbo dans son roman paru le 08 avril 2022, pourrait décider autrement.
Dans ce cas, qui prendrait la direction de l’Assemblée nationale ? Un renouvellement du Saint Graal pour Louis Vlavonou, président du parlement sortant ou un plébiscite de Abdoulaye Bio Tchané dont le parti n’a obtenu que 28 députés ? Si aucun de ces ministres n’allaient siéger, peut-être que le président jetterait son dévolu sur Bako Arifari Nassirou ? Un éminent professeur d’université qui arpente les couloirs du parlement depuis bientôt quatre mandats sans discontinuer ou ce serait une femme ? Mais laquelle parmi celles qui sont élues ?
C’est donc dire toute la complexité du casting pour le choix du prochain président de l’Assemblée nationale, 9ème législature.
Arnaud ACAKPO (Coll)