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Ouverture de la conférence des nations Unies pour l’eau : Le plaidoyer des OSC béninoises

La conférence des nations unies sur l’eau a démarré ce mercredi 22 mars 2023 à New York. Elle s’inscrit dans la décennie internationale d’action pour l’eau et le développement durable (2018-2028), qui vise à promouvoir l’accélération des efforts pour relever les défis liés à l’eau.

2,2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et le manque d’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement demeure la première cause de mortalité dans le monde explique Alain Tossounon, Secrétaire Général du Cadre de Concertation des Acteurs Non Étatiques pour l’Eau et l’Assainissement (CANEA). Des défis mondiaux qui n’épargnent pas le Bénin. Une occasion que saisissent les Organisations de la société civile béninoise intervenant dans le secteur de l’eau pour faire une déclaration de presse.

Cette rencontre initiée par le Cadre de concertation des acteurs non étatiques pour l’eau et l’assainissement (CANEA) avec l’appui de Sanitation and Water for All (SWA), a permis aux OSC de réfléchir ensemble sur la dynamique de plaidoyer du Bénin. Pour le représentant des OSC, Félix Adegnika. Le plaidoyer émis par les organisations de la société civile béninoise va dans le sens de la mobilisation pour que l’hygiène et l’assainissement de base soient pris en compte dans les priorités nationales. La sortie fut une occasion de dresser l’état des lieux de la question de l’hygiène et l’assainissement au Bénin. On retient que 10 enfants continuent de mourir chaque jour, 90 pour cent de ces décès sont dus à l’ingestion d’eau contaminée et au manque d’installations sanitaires hygiéniques communautaires ; les sources d’approvisionnement en eau de boisson varient selon les milieux de résidence mais se fait majoritairement à un puits à pompe ou forage.

Pour deux ménages sur dix, le temps de trajet pour s’approvisionner en eau de boisson excède 30 minutes (13 pour cent en milieu urbain et 26 pour cent en milieu rural). Il faut savoir également que la quasi-totalité des ménages (92 pour cent) n’utilise aucun moyen pour traiter l’eau. Au niveau national, plus d’un ménage sur deux (54 pour cent) n’utilise pas de toilettes et défèquent encore à l’air libre (brousse/ champs) : 77 pour cent en milieu rural contre 36 pour cent en milieu urbain. Sept enfants sur dix ont leurs matières fécales qui ne sont pas évacuées de façon hygiénique. Seuls 13 pour cent des ménages utilisent des toilettes améliorées (22 pour cent en milieu urbain contre 6 pour cent en milieu rural). Dans plus de la moitié des cas, il n’y a pas d’endroit particulier pour les toilettes et seuls 9 pour cent des ménages disposent de toilettes dans le logement (16 % en milieu urbain contre 3 pour cent en milieu rural). Dans plus de la moitié des cas (55 pour cent), l’endroit utilisé par les ménages pour se laver les mains est mobile et dans seulement 18 pour cent des cas, l’endroit est doté de savon.

Certes, le gouvernement béninois a fait d’énormes efforts pour porter le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural de 46% en 2016 à 70% en 2020. André Zogo, Directeur Exécutif du Partenariat National pour l’Eau (PNE) et Président du CANEA estime que des efforts restent néanmoins à faire dans le sous-secteur de l’hygiène et de l’assainissement de base qui est orphelin au Bénin. La participation du Bénin à la conférence des Nations Unies pour l’eau est la bienvenue pour présenter les résultats du pays mais aussi s’inspirer des bonnes pratiques dans les autres pays. Et le message de plaidoyer des OSC béninoises dont fait partie Allô Bénin Vidange, sera relayé par les participants béninois dans les travaux de réflexion qui seront organisés au cours de la conférence et dans le cadre de l’élaboration des engagements qui seront pris par les autorités gouvernementales béninoises et par les organisations de la Société Civile du Bénin.

La première conférence des nations Unies sur l’eau s’est tenue en 1977. Pour l’édition 2023, elle coïncide avec la Journée Internationale de l’eau. Le thème retenu est : “Accélérer le changement”. Cela peut se comprendre par la nécessité d’encourager les petits gestes qui sont menés au quotidien dans la manière dont les populations utilisent, consomment et gèrent les sources d’eau pour résoudre la crise de l’eau dans le monde.

Jessica GAUTHE (Coll)

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