Organisation prochaine des primaires par l’UPR pour les Elections générales de 2026 : Une innovation qui dissipe les doutes

L’Union Progressiste le Renouveau (UPR) a annoncé son intention d’organiser des primaires afin de désigner son candidat à la présidentielle de 2026 nais également pour les autres challenges à savoir les législatifs et municipales. Cette décision, révélée par le porte-parole du parti sur les ondes de Bip Radio, vise surtout à éviter la dispersion des ambitions et à garantir une candidature unique et légitime au sein du parti. Il s’agit d’un tournant inédit dans la vie politique béninoise, puisqu’aucune formation politique n’a organisé de primaires depuis la Conférence nationale de 1990.
Cette annonce vient également confirmer un accord stratégique en négociation entre les partis de la mouvance présidentielle. Selon les termes de cette entente, l’Union Progressiste le Renouveau en attendant sa concrétisation aura la responsabilité de présenter un candidat au poste de président de la République, tandis que le Bloc Républicain désignera le candidat à la vice-présidence.
Avec cette décision, le débat sur une éventuelle candidature du président Patrice Talon pour un troisième mandat semble définitivement clos. Alors que certaines rumeurs persistaient sur sa possible intention de prolonger son règne, cette démarche institutionnalise la transition et clarifie la position du chef de l’État. L’organisation de primaires vient ainsi rassurer aussi bien l’opposition que les partenaires internationaux sur la volonté du pouvoir actuel de respecter les règles démocratiques.
Si cette initiative marque une avancée démocratique, elle n’est pas sans danger. L’UPR est composée de nombreuses figures influentes, toutes nourrissant des ambitions présidentielles. Le processus de désignation du candidat pourrait dès lors être source de tensions et de divisions. Jusqu’à présent, c’est Patrice Talon qui faisait office de chef d’orchestre et de garant de l’unité au sein de la mouvance présidentielle. Son retrait du jeu politique pose donc une question essentielle : comment maintenir la cohésion après les primaires ?

Le risque de frictions internes est d’autant plus grand que certains candidats déçus pourraient être tentés de contester le résultat, voire de se tourner vers d’autres options politiques. Il reste également à voir comment les militants et les électeurs réagiront face à cette nouvelle approche, qui tranche avec les habitudes de désignation plus discrètes et consensuelles des candidats du pouvoir.
Quoi qu’il en soit, l’organisation des primaires par l’Union Progressiste le Renouveau constitue un moment historique pour la démocratie béninoise. Elle ouvre la voie à une culture politique plus compétitive et transparente, où les candidats doivent convaincre non seulement les élites du parti, mais aussi sa base militante.
Les prochains mois seront donc décisifs pour l’UP et plus largement pour l’échiquier politique national. Entre alliances, stratégies et manœuvres, la scène politique béninoise s’apprête à vivre des heures animées en vue de la présidentielle de 2026.
Pierre MATCHOUDO